Mots-clés

, , , , , , , , ,

Julie Stanton nous offre un nouveau livre de poésie aux Éditions Écrits des Forges, son douzième : Nos lendemains de feu.

Nos lendemains de feu

Avec Nos lendemains de feu, la poète explore la beauté de notre planète et se désole de ce qui en disparaît. Qu’est-ce qui motive notre instinct de destruction? Notre aveuglement volontaire? Notre voracité du luxe? Notre amour immodéré pour la futilité? Que laisserons-nous en héritage aux générations futures?

Tu
avais beau tourner le regard d’est en ouest, scruter les savanes
d’Afrique, interroger les mers du Sud, les côtes de l’Australie,
où donc les cortèges de girafes, les parades de rorquals bleus,
les bancs de coraux s’étaient-ils évanouis ?
Les stocks de poissons s’épuisaient
Sitôt que tu les touchais
Des huîtres croupissaient dans les tréfonds, scellées de plomb.
Ça n’en finissait plus de fossiles.

Après avoir fait son mea culpa, Julie Stanton se place en retrait et laisse la parole aux jeunes, à ceux et celles qui clament dans un souffle un nouveau credo pour une Terre nouvelle.

Quelque part sur Terre elle dit je ne veux pas mourir avant d’avoir vécu tandis qu’ailleurs sur Terre d’autres voix fusent envahissons la rue les trottoirs les esprits nous sommes les Résistants sortis de l’ombre allons vent debout devant les banques qui spéculent sur la faim les parlements insensibles les milliardaires des pesticides les décideurs cannibales nous les enfants du XXIe siècle nous confronterons la langue du profit à tout prix à celle de nos idéaux ce sera la tour de Babel pour le meilleur et pour le pire mais ce sera go ! go ! go !

Si Nos lendemains de feu s’inscrit dans la continuité de l’œuvre de la poète, il crée également une rupture dans la forme du discours et dans le ton. Un texte résolument engagé et contemporain. Du côté visuel, la facture de la couverture n’est pas sans rappeler la maquette jadis utilisée par les Éditions Écrits des forges, qui fêtent cette année leurs 50 ans; les encres de Danielle Stanton apportent une légèreté graphique tout en illustrant la désintégration de notre monde .

Julie Stanton

Cr. Photo : Régis Mathieu

Au sujet de Julie Stanton :

Julie Stanton est poète et romancière. Née en 1938 à Québec, elle y pratique divers métiers de l’écriture à partir des années 80, dont le journalisme indépendant[1]. Elle fait partie de la délégation des poètes québécoises, qui ont participé en 1997 et 1999 à la « Rencontre Internationale de Poésie féminine Contemporaine de Langue Française », qui s’est déroulée à Paris, sous les auspices des Messagères du poème. Julie Stanton a publié en revues dans Arcade, Estuaire et Le Sabord au Québec, dans Envol en Ontario, dans Les Cahiers Bleus, Midi, Le Temps Parallèle et Lieux d’Être en France. Elle a collaboré à plusieurs anthologies, tant au Québec qu’en France ou au Mexique.

En 2004, Requiem pour rêves assassinés : Hommage à Pablo Neruda[2] est lancé en présence de l’écrivaine à La Chascona[3] et est finaliste en 2005 pour le Prix Alain-Grandbois de l’Académie des lettres du Québec. En 2011, Parfaitement le chaos suivi de Élie ma joie est reçu comme « un solide recueil ciselé aux flammes et aux souffrances ». La même année, Carnets de l’Isle-aux-Grues reçoit le Prix du Patrimoine des régions de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches dans la catégorie interprétation et diffusion.

Finaliste aux Prix littéraires du Gouverneur général 2014 dans la catégorie «Poésie» pour Mémorial pour Geneviève et autres tombeaux (2013), Julie Stanton voit Le Bonheur cet illusionniste être publié par Les Écrits des Forges en mars 2017. Son nouveau recueil, L’ultime lettre d’amour, est sorti le 8 mai chez le même éditeur.

[1] Lauréate des Grands Prix des Magazines du Québec en 1992, 1994 et 1995.

[2] Traduit en espagnol par Victor Hugo Ramos et publié en Argentine par Ediciones Botella al Mar sous le titre : Réquiem por sueňos asesinados en septembre 2017.

[3] L’une des maisons-musées dédiées à la mémoire du poète et siège de la fondation Neruda à Santiago, au Chili.

___________________________________________

©Agence Littéraire Laëns 2021