Julie Stanton, finaliste aux Prix littéraires du Gouverneur général 2014 dans la catégorie «Poésie» pour Mémorial pour Geneviève et autres tombeaux (Éditions Les Heures bleues), est heureuse de vous convier à une rencontre-signature lors du Salon du Livre de Montréal.
Le vendredi 21 novembre de 18h à 20h et le samedi 22 novembre de 14h à 16h
Dans le cadre du Salon du livre de Montréal, Martyne Pigeon vous invite à la rencontrer au kiosque 346. Elle y dédicacera ses deux romans jeunesse, La boîte à monstre et Il pleut des pachydermes.
Quand ? Le samedi 22 novembre de 18h30 à 20h et le dimanche 23 novembre de 9h30 à 11h.
Avec La boîte à monstre, Martyne Pigeon inaugure une nouvelle collection de romans jeunesse chez Boomerang Éditeur sur et pour les enfants différents. Elle y met en scène des personnages jeunes et attachants aux prises avec des troubles comme le syndrome de l’anxiété, le syndrome d’Asperger et bien d’autres. Des histoires pour mieux se comprendre et comprendre les autres.
Résumé du livre : Marie-Lune est une enfant tranquille. Elle parle peu, ne joue pas beaucoup avec les autres enfants à l’école. Elle a souvent peur. Elle s’invente des histoires qui l’empêchent de dormir la nuit. « Est-ce un monstre que j’entends dans le trou du bain ? » Un médecin a dit que Marie-Lune souffre de troubles anxieux, et qu’elle doit être confrontée à ses peurs petit à petit pour pouvoir « sortir de sa coquille ». Bien que sa maman ne se sente pas à l’aise avec la solution du médecin, son papa, lui, l’a pris au mot ! Il a préparé une surprise pour l’anniversaire de Marie-Lune. Mais une surprise qui grogne et qui hurle, ça peut être dangereux… non ?
Martyne Pigeon, La boîte à monstre (Illustrateur : Raymond Parent), Boomerang Éditeur, 48 p., ISBN 978-2-89709-017-3, 12.95 $. Dès 7 ans
Résumé du livre : Marco adore regarder sa mère décorer des gâteaux et jouer avec sa cousine, qui vit juste à côté de chez lui. Ce qu’il aime moins, c’est aller à l’école. Pourtant il a de bonnes notes et son enseignant l’aime beaucoup. Mais Marco ne saisit pas pourquoi les autres enfants rient ou sourient, ni quand un adulte dit « Tu as vendu la peau de l’ours avant de l’avoir tué, mon garçon ! » ou « Demain est un autre jour. » Marco vit avec le syndrome d’Asperger. Alors quand un matin son papa s’écrie : « Il pleut des cordes ! », Marco ne veut plus sortir de chez lui pour prendre l’autobus. Et sa maman qui insiste pour qu’il aille à l’école ! Marco n’a pas envie de se faire assommer par des cordes de bois !
Martyne Pigeon, Il pleut des pachydermes (Illustrateur : Raymond Parent), Boomerang Éditeur, 48 p., ISBN 978-2-89709-018-0, 12.95 $. Dès 7 ans
Voici un article écrit par Mylène Gilbert-Dumas, que je reproduis ici avec son aimable autorisation, et paru jeudi dernier sur son blogue : Une doyenne, une sorcière et un caniche. Elle y partage son expérience avec la maison d’édition La Courte Échelle.
« Mes aventures avec La courte échelle
Aujourd’hui, je devais vous parler des toilettes publiques à Tokyo (Oui, oui ! J’ai des choses à dire là-dessus pour vrai !). J’ai décidé de reporter ça à la semaine prochaine parce que j’ai lu cet article de La Presse de mercredi sur les déboires financiers de La Courte Échelle pis que j’ai envie de déchirer ma chemise sur mon blogue. Lecteurs, soyez avertis.
Sachez premièrement que je sais de quoi je parle. J’ai publié à La Courte Échelle de 2004 à 2009. Grâce à la confusion qui régnait déjà au sein de cette maison d’édition, la responsable a fini par me proposer, après quelques séances de négociation avec mon agent, une licence de 5 ans pour mon roman Mystique. On en demandait une de dix ans. Allez donc comprendre ! Je ne me suis pas opposée à cette offre, vous l’imaginez, mais je n’aurais jamais imaginé à quel point la vie venait de me faire un cadeau.
Dès le début c’est mal allé. Non seulement on ne m’a jamais demandé mon avis pour la couverture, mais j’ai vu mon roman pour la première fois dans une librairie. Je ne savais même pas quand il sortait ! Je vous laisse imaginer ma surprise quand j’ai lu, à la page 3, la biographie (la mienne !) qu’on avait écrite sans m’en parler.
On ne m’a pas davantage donné la quantité du premier tirage. Et puis un jour, j’ai réalisé que mon roman avait été réimprimé en comparant la couverture de deux exemplaires. J’ai téléphoné au bureau pour me faire répondre qu’on n’avisait jamais les auteurs quand il y avait des réimpressions. On n’avait pas que ça à faire, quand même !
Il m’était donc impossible de savoir combien de livres étaient en circulation. Impossible, aussi, de vérifier même au pif le contenu de mon relevé de droits d’auteur. Ce relevé, d’ailleurs, était tellement illisible que même mon agent, qui a un MBA, n’y comprenait rien. Et quand il a posé des questions concernant certaines colonnes de chiffres qui n’avaient aucune cohérence, la responsable lui a répondu de ne pas tenir compte de ces colonnes. Parfois, la vente d’un exemplaire me rapportait 1, 50 $. Parfois, 0, 25 $. La différence était importante, mais jamais justifiée.
Pas une fois pendant les cinq années que j’ai passées à La Courte Échelle je n’ai été payée à temps. Même que souvent, j’ai dû envoyer des lettres recommandées. Même que j’ai dû demander l’intervention de l’Uneq dont le président à l’époque publiait lui aussi à La Courte Échelle. Étrangement, pendant trois années consécutives, mes redevances s’élevaient au même montant. À la cenne près !
À force de chialer et d’envoyer des lettres, j’ai reçu des chèques postdatés de trois mois pour un montant de 1000 $. Mille dollars ! Même moi, qui travaillais à mon compte comme écrivaine, j’étais capable de faire un chèque de mille piastres sans avoir à le postdater !
Finalement, six mois avant la fin de la licence, j’ai envoyé à La Courte Échelle un avis de non-renouvellement de la licence, et on a mis un terme à notre relation d’affaires.
Je pensais sérieusement que c’était réglé et j’ai pris une entente avec Soulières éditeur. Mais voilà qu’au Salon du livre suivant, La Courte Échelle vendait encore des exemplaires de mon roman… sans me payer la moindre redevance. Il a fallu une mise en demeure pour que la balance des stocks soit pilonnée et que mon roman soit enfin libre de refaire sa vie ailleurs.
Pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce que quand mon agent a appris la faillite de La Courte Échelle, son premier commentaire a été: «Wow ! Ça en a pris du temps !»
C’est vrai que La Courte Échelle est la maison d’édition qui a bercé d’histoires et d’images l’enfance de bien des Québécois. Sauf qu’il s’agissait d’une autre Courte Échelle parce que, dans ce temps-là, elle payait son monde.
Toutes mes pensées vont aux auteurs et aux illustrateurs pris dans le litige, ceux qui non seulement ne touchent pas leurs redevances, mais dont les livres sont, en plus, prisonniers de la faillite. Parce que ces auteurs ne possèdent pas les droits de leurs romans. Ces droits appartiendront à l’entreprise qui rachètera La Courte Échelle, avec sa dette.
Je pense tous les jours à vous, chers collègues, et je me dis, bien égoïstement, il est vrai, que je l’ai échappé belle. »
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Si la plupart des maisons d’édition sont dignes de confiance, certaines profitent de l’inexpérience des auteurs. Avant de signer un contrat, il est recommandé de le faire lire par un agent littéraire. Pour soumettre tout problème de contrat, veuillez cliquer ici.
Julie Stanton est finaliste aux Prix littéraires du Gouverneur général 2014 dans la catégorie «Poésie» pour Mémorial pour Geneviève et autres tombeaux (Éditions Les Heures bleues). À cette occasion, Pierre Duchesneau a fait une entrevue avec elle et en a tiré un portrait de la poète, paru le 31 octobre dans « L’actualité », et qu’il m’a gentiment permis de reproduire ici. Suivent des extraits de Mémorial pour Geneviève et autres tombeaux lus par Julie Stanton et présentés à l’émission Univers francophone diffusée sur les ondes de CKRL à Québec, et animée par Denys Lelièvre à l’occasion du Printemps des poètes en mars 2014.
Raconte-moi un auteur : Julie Stanton
«Quel est votre rituel d’écriture ? Avec quel auteur prendriez-vous le thé ? Quel est l’ouvrage qui vous a marqué ? L’actualité a demandé aux finalistes des Prix littéraires du Gouverneur général de parler de leur métier… et de ce qui les inspire. Julie Stanton, finaliste dans la catégorie «Poésie», s’est prêtée à l’exercice.
Comment est né le désir d’écrire chez vous ?
Un jour, j’ai entendu le poète Claude Beausoleil dire que le goût d’écrire lui était venu de l’exclusion. Natif du quartier Saint-Henri, à Montréal, il faisait allusion à la différence de classe. Et j’ai alors réalisé que moi aussi, c’est en quelque sorte l’exclusion qui m’a amenée à me retirer en moi-même pour écouter mes voix intérieures et plonger dans les mondes imaginaires.
À la préadolescence, je suis devenue assez boulotte et je n’aimais pas me mêler aux autres, préférant m’isoler des heures entières dans la lecture — particulièrement lors de mes visites chez ma grand-mère, où il y avait une vaste lingerie avec un puits de lumière. J’y passais des heures avec les livres de Berthe Bernage. Déjà, je savais que je voulais écrire. Ma première petite histoire parlait d’une mignonne souris… qui avait osé affronter le monde. Elle a été publiée dans Le Soleil, à l’intérieur du Courrier de l’oncle Nic, tenu par la journaliste Renaude Lapointe (devenue, plus tard, sénatrice). J’avais une dizaine d’années. La route était tracée…
Par la suite, j’ai lu Saint-Exupéry et plusieurs mystiques comme Bernanos, Léon Bloy, Pierre Teilhard de Chardin, Jacques et Raïssa Maritain. Je n’avais pas 15 ans! Je n’y comprenais rien, sinon une sorte d’élévation. Je voulais devenir carmélite… et aussi être mère ! Je me suis mariée. J’ai eu quatre enfants, dont Geneviève, mon aînée. À mon insu, ces lectures ont nourri ma quête de poésie.
Quel est votre rituel d’écriture ?
J’écris la nuit. Couchée autour de 20 h 30, je me lève vers 1 h 30 et j’écris jusqu’à environ 6 h, dans le silence le plus profond. Le jour, je corrige… ou je cherche désespérément un mot ! Que je marche, que je nage ou que je cuisine, je cherche ce mot jusqu’à l’obsession.
J’ai déjà rédigé certains livres sur fond de musique grégorienne. Maintenant, oui, je préfère le silence. Et, lorsque possible, la solitude presque totale. Ainsi, Mémorial pour Geneviève et autres tombeaux a été écrit à l’Isle-aux-Grues, entre juillet et décembre 2012 ; seule, au milieu du fleuve, mais sachant que les gens de la communauté étaient là si une situation particulière nécessitait de faire appel à leur soutien.
Lorsque l’ordinateur est arrivé dans ma vie, j’ai clamé que jamais, mais jamais je ne créerais sur ce bidule, car écrire de la poésie, pour moi, c’était faire l’archéologie de l’âme. Or, les archéologues ne travaillaient pas avec des bulldozers, mais avec des truelles ; donc, le crayon pour moi. Mais j’ai vite réalisé tout ce que l’ordinateur m’apportait, notamment la possibilité de voir mon texte sur deux pages — ce qui permet une vue d’ensemble du poème, d’en suivre la logique et d’entendre sa musicalité.
Je montre mon texte à mon amoureux, j’en parle ; je lui demande parfois son avis. Et quand nous discutons, peu importe le sujet, je l’arrête parfois de parler pour lui voler des mots qui m’accrochent et qui viendront enrichir ma thématique. À ce jour, je n’ai jamais reçu de mise en demeure pour ce rapt !
Face à la date d’échéance, c’est la terreur des coquilles qui s’installe.
Un ouvrage particulièrement marquant pour vous ?
L’homme rapaillé, de Gaston Miron. Je l’avais déjà lu plus jeune, mais c’est au début de la quarantaine qu’il est venu me chercher. C’est là que mon désir de transcender certaines douleurs par la poésie est né. J’ai alors écrit mon premier livre, Je n’ai plus de cendre dans la bouche, publié en 1980 et réimprimé en 1981. J’avais 42 ans. J’ai changé mon prénom, Ginette, pour celui de Julie. Depuis, j’ai publié une douzaine de titres, dont neuf en poésie.
Qu’est-ce qui vous inspire ?
La révolte et l’indignation, le questionnement du rapport amoureux, la tentation de l’ailleurs et la mort sont les thèmes qui m’habitent je dirais en permanence.
Deux auteurs (québécois et étranger) avec qui vous prendriez le thé ?
Mario Brassard, pour sa façon d’écrire le monde. Pour Le livre clairière et le bouleversant livre jeunesse La saison des pluies où, justement, il aborde la question de la mort avec son touchant personnage.
Si elle vivait encore, Marguerite Duras. Pour son écriture fabuleuse, ses silences et son cri. Pour ses thèmes audacieux, scandaleux. Parce qu’elle a fait à sa tête.
D’après vous, quelle est l’idée la plus fausse qu’on puisse se faire au sujet d’un écrivain ?
Qu’il ne fait rien de significatif dans la vie.
Qu’est-ce que cela vous fait de voir votre travail remarqué par les Prix littéraires du Gouverneur général ?
Compte tenu de mon âge, j’y vois là une certaine reconnaissance de mon travail de création depuis 35 ans. Le fait que ce soit Mémorial pour Geneviève et autres tombeaux qui soit mis en nomination m’émeut particulièrement…
Un thème à aborder dans une prochaine œuvre ?
Je répondrai en vous donnant le titre de travail du manuscrit en chantier : Le Bonheur cet illusionniste : Fable poétique.
Quel est l’avenir du livre, selon vous ?
Fragile pour le livre papier. Quant à l’avenir du livre numérique, il aurait le vent dans les voiles. Mais je me demande si, à la longue, on ne va pas s’ennuyer du bonheur de tenir un livre entre ses mains, de l’odeur de l’encre, du plaisir sans cesse renouvelé d’enrichir sa bibliothèque de livres témoignant de sa quête de sens.
Votre relation avec vos lecteurs ?
J’aime les rencontrer. Souvent, leurs commentaires me font voir des aspects singuliers de mon livre.
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Les Prix littéraires du Gouverneur général sont administrés et financés par le Conseil des arts du Canada. »
Vous pouvez également consulter l’article de M. Pierre Duchesneau dans L’actualité.
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Voici des extraits de Mémorial pour Geneviève et autres tombeaux lus par Julie Stanton. Un hommage de la poète à la mémoire de sa fille décédée de la sclérose en plaques, présenté à l’émission Univers francophone diffusée sur les ondes de CKRL, à Québec, et animée par Denys Lelièvre à l’occasion du Printemps des poètes, en mars 2014.
Trame musicale :
1. Mozart – Duo for violin and viola no. 1, KV 423 (2/3)
2. Je respire – Gérard Berliner
3. Soir d’hiver – Monique Leyrac
4. Je ne veux pas te dire adieu – Frida Boccara
5. Si Dieu existe – Claude Dubois
6. Le cœur est un oiseau – Richard Desjardins
7. Aimer c’est plus que vivre – Gérard Berliner
8. Où s’en vont mourir les rêves – Éva
9. Recueillement – Léo Ferré
10. L’oiseau de paradis – Marie-Jo Thério