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Sylvie Brien a appris récemment avec stupeur que son roman pour enfants, L’affaire du collège indien, publié chez Gallimard a été non seulement retiré des bibliothèques d’une trentaine d’écoles francophones du Conseil scolaire catholique Providence en Ontario, mais aurait été aussi mis au bûcher!

affaireLa romancière ne pouvait qu’exprimer sa stupéfaction et son indignation, alors que dans L’affaire du collège indien paru en 2006 chez Gallimard-Jeunesse, elle dénonce le sort réservé aux Autochtones dans les pensionnats et le racisme de la société des années 20 envers eux.

Certes, on note que le sort réservé à l’ouvrage de Sylvie Brien s’inscrit dans un contexte particulier : « Une grande épuration littéraire a eu lieu dans les bibliothèques du Conseil scolaire catholique Providence, qui regroupe 30 écoles francophones dans tout le Sud-Ouest de l’Ontario. Près de 5000 livres jeunesse parlant des Autochtones ont été détruits dans un but de réconciliation avec les Premières Nations. (…) Le conseil scolaire ne spécifie pas la raison du retrait. [L’affaire du collège indien est] une histoire qui se déroule en 1920 avec des personnages et des lieux fictifs. Dans l’histoire, une adolescente défend un Autochtone accusé à tort d’un incendie. L’auteure rejette tout préjugé : « Au contraire, j’ai dénoncé des choses qu’on ne disait pas ». Elle affirme être une des premières auteur.e.s jeunesse à avoir abordé « les horreurs des pensionnats » en se basant sur des documents d’époque. Bibliothèques et archives Canada (Nouvelle fenêtre) a déjà écrit à propos de ce livre que « Sylvie Brien [y] aborde avec justesse le sujet des pensionnats où les jeunes autochtones, arrachés à leur famille, étaient éduqués loin de leurs parents et de leurs traditions ».» (Thomas Gerbet,Radio-Canada)
Ce matin, au micro du 98.5 fm, Paul Arcand en bafouillait. Car ce roman étudié dans de nombreuses écoles est accompagné d’une fiche pédagogique, a bénéficié de recherches historiques solides et défend les Autochtones. Pour le journaliste, il s’agirait d’un problème de sortie du contexte. Écoutez l’émission ici.

Et RTL se faisait également l’écho de ce scandale en France.

Cet acte de la part de la commission scolaire semble d’autant plus injustifiable que Sylvie Brien dénonce de nombreux abus et injustices perpétrés sur des enfants dans plusieurs de ses romans : L’affaire du collège indien, mais aussi La voie de Zahra (Bayard Canada), Spirit Lake (Gallimard-Jeunesse) en sont quelques exemples.

On peut et on doit repenser notamment la manière dont est enseignée l’histoire autochtone, voire son contenu. Mais brûler, censurer des œuvres qui sont autant d’alliées de la cause autochtone?

Ce que les médias ont dit de L’affaire du collège indien:

17.05.2009      À Voix haute Vol. 2 N°8      « Le style alerte et teinté d’humour de Sylvie Brien enchante. Elle sait glisser à petites doses des éléments de mystère et des notions d’histoire (dans ce cas, la scolarisation forcée de milliers de jeunes Amérindiens enfermés dans des pensionnats très loin de leurs familles) tout en multipliant les sous-intrigues capables de faire progresser l’enquête. » [Claude Daigneault, « Vipérine Maltais, une héroïne pour tous au cœur d’une tragédie de notre histoire »]

05.04.06          La voix du Luxembourg      « Sylvie Brien sait ménager le suspense et attirer notre attention en situant l’action dans un collège canadien qui sert de banc d’essai pour instruire de jeunes Indiens arrachés à leurs parents sous prétexte de les civiliser chez les Blancs… Vipérine, toujours aussi vive et maline, nous entraîne sur ses pas et l’épilogue, bien construit, comme le reste du roman, nous satisfait pleinement. » [C. de Jamblinne]

24.03.2006      Tribune Bulletin – Côte d’Azur     « **** Première satisfaction, le roman est écrit dans un français parfait, bien que simple. Et non dans les approximations branchées fleurissant dans la littérature pour jeune public au prétexte de modernité. (…) Humour, mystère, suspense et forte identité constituent les ingrédients d’une série bien construite. » [Liliane Tibéri]

Mars 2006      Le Messager « Une intrigue à la Agatha Christie dans une atmosphère pleine de charme. »

10.03.06          Chroniques de l’imaginaire            « Le thème de fond, les enfants indiens arrachés à leurs familles pour être placés dans des pensionnats, constitue une bonne trame de départ, qui a été exploitée d’une manière subtile et pédagogique. » [Toonnette, « L’affaire du collège indien »]

2006    Bibliomanes   « Un policier bien ficelé, campé dans le cadre original du Québec des années 1920, dont on découvre avec horreur un épisode peu glorieux: la scolarisation forcée, et dans des conditions déplorables, qu’ont subie de jeunes Amérindiens et ce, jusqu’en 1980. Des peintures ajoutent à l’atmosphère oppressante se dégageant de ce roman mené tambour battant dans lequel on retrouve avec plaisir une héroïne brillante et à la langue bien pendue qui nous réserve une fin théâtrale digne d’Agatha Christie. » [Caroline Ricard]

2006    Ricochet         « Après Mortels Noëls, la petite détective Vipérine revient plus en forme que jamais ! Toujours aussi futée, elle est plus sûre d’elle, de sa position au pensionnat et dans sa famille (elle est orpheline de mère). C’est elle la narratrice, et elle maîtrise le récit : le lecteur ne saura rien de ses déductions au cours de l’enquête ; ses observations nous sont livrées comme des faits. Vipérine garde les réponses pour la fin digne du meilleur Agatha Christie : sur une scène de théâtre, devant des adultes spectateurs ébahis, la jeune fille fait un exposé logique et clair du déroulement du drame. L’époque du début du siècle au Canada est toujours aussi bien mise en scène, avec une dénonciation d’un épisode peu glorieux : la scolarisation de force des enfants indiens dans des conditions déplorables, et ce jusque dans les années 1980. Ce deuxième opus, toujours d’excellente qualité, séduira sûrement les amateurs de Sherlock Holmes et autres Rouletabille ! » [Sophie Pilaire, « L’affaire du collège indien »]

13.05.06          Le Devoir       « S’ils rafraîchissent la mémoire, les ouvrages pour la jeunesse de Sylvie Brien sont loin d’être des romans à thèse lourds et ennuyeux. Il s’agit de véritables petits polars, construits dans les règles de l’art, ponctués de nombreuses pointes d’humour. De plus, si les faits historiques stimulent l’écrivaine, les phénomènes inexpliqués la fascinent tout autant. Il y a donc toujours un fantôme qui rôde, un esprit qui veille ou une apparition mystérieuse dans la trame de ses romans. » [Carole Tremblay, « Littérature jeunesse : le Québec des années 20 continue sa percée à Paris »]

18.06.06          Déjà Grand    « ****1/2 Cet ouvrage ravira les esprits avides de suspense, car l’auteur parvient à l’attiser jusqu’au dénouement qui selon les règles de l’art est surprenant et inattendu. Une écriture fine et précise qui fait plonger le lecteur dès les premières lignes dans ce Québec de 1921 sans jamais l’ennuyer. Rien n’y est superflu et surtout le livre révèle un pan cruel et scandaleux de l’histoire du Canada. Une réussite ! »

Sylvie Brien, auteure

Sylvie Brien Cr. Photo : Jean-François O’Kane

La romancière : Sylvie Brien publie en France et au Canada (24 romans), écrit de la littérature adulte et du jeunesse, tantôt avec un narrateur masculin, tantôt avec un narrateur féminin, se passionne autant pour l’histoire que pour l’archéologie, veille à ce que ses personnages soient attachants et donne de nombreuses conférences.

Ses livres rencontrent un large public, lui permettent d’être invitée au Salon du livre de Paris, à la semaine Paul-Hurtmans du Centre de Littérature de Bruxelles, au Salon international du livre de poche « Saint-Maur en poche », d’être présidente d’honneur du Salon du livre de l’Abitibi-Témiscamingue en 2009 et de la Quinzaine du livre de Lanaudière en 2010, et valent à Sylvie Brien la reconnaissance de ses pairs : lauréate du Prix littéraire des enseignants de français AQPF-ANEL dans la catégorie « roman 13 ans et plus » avec 16 ans et patriote et membre du jury du prix littéraire Bernadette-Renaud en 2018, elle a été, entre autres, finaliste au Prix Paul-Hurtmans en 2010, lauréate des Grands prix Desjardins de la culture Lanaudière 2010 et finaliste au Prix Peuplier en 2017. La Fenêtre maléfique a été sélectionné pour l’événement « Montréal capitale mondiale du livre de l’Unesco. » Ses romans font régulièrement partie des sélections des libraires sur France Info.

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