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Agence Littéraire Laëns

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Agence Littéraire Laëns

Archives de mot-clé : Mylène Gilbert-Dumas

Booktube… Vous avez dit booktube ?

24 samedi Sep 2016

Posted by Agence Littéraire Laëns in Actualités

≈ 5 commentaires

Mots-clés

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booktubeurVous suivez plusieurs blogues littéraires, mais connaissez-vous les booktubeurs ? Ce sont des passionnés qui parlent de leurs lectures dans des capsules vidéos, en ligne sur Youtube. Ils mettent aussi en scène le déballage des colis, relèvent des défis, parlent de leur PAL (Pile À Lire) ; autant de manières de nous faire entrer dans leur quotidien de lecteurs. Pour renforcer cet aspect, ils se filment le plus souvent dans leur chambre ou devant une bibliothèque remplie de livres. Cela donne des présentations dynamiques et personnelles, des critiques souvent décalées, prétextes à échanges avec les abonnés et aux partages sur d’autres réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram, Tumblr, Goodreads, etc.).

      Avec le phénomène Booktube vient un vocabulaire spécifique : il y a les Bookhaul (bilan des achats), un Bookshelf tour (présentation physique des étagères de livres), un Unboxing (déballage de colis), un Wrap up (bilan des lectures), ou encore un Update lecture (bilan des lectures les plus récentes), etc. En outre, les booktubeurs lancent et partagent des tags, sortes de questionnaires thématiques. Le tag est lancé par une personne qui en tague une autre, laquelle doit relever le défi. Il y a aussi les Read-a-thon et BookTube-a-thon, des marathons de lectures. Ne vous laissez pas intimider par ce jargon, les booktubeurs touchent une cible que les (de plus en plus rares) émissions littéraires ne parviennent pas à atteindre, notamment le jeune public, mais pas que.

     Voici quelques booktubeurs québécois, que vous aurez plaisir à découvrir. Explorez leurs chaînes, regardez leurs vidéos et n’hésitez pas à vous abonner.

 

attentionAVERTISSEMENT :

Les booktubeurs créent des envies de lecture. Aucun antidote n’existe à ce jour.

 

     On commence avec Audrée, une étudiante et travailleuse autonome de Montréal. Audrée se décrit comme une « fière montréalaise, avide de voyages et de découvertes, fan de bouffe santé, amoureuse de l’été ». Elle vous parle de romans, de livres mieux-être, de développement personnel, d’albums jeunesse, de livres de recettes, etc. Il lui arrive de déborder sur des sujets qui se rattachent à ses routines de lecture, comme la papeterie et le thé, le cocooning… Vous l’aurez compris, lire s’inscrit pour Audrée dans une philosophie de vie. Son blogue, ElleM.ca, centré sur le mieux-être, complète sa chaîne Youtube, Elle M Bouquiner.

 

     Camille fait partie de ceux qui croient au pouvoir contagieux de la lecture ; elle vous fait part de ses coups de cœur, de ses bons plans, relève des défis, explique sa manière de classer les livres dans sa bibliothèque, etc. Si Camille se dit « sniffeuse de livres », elle croit que le livre numérique surclassera le livre-papier. Son booktube, Les lectures de Camille, se consacre aux « romans de filles », thrillers, dystopies, fantastique, littérature pour jeunes adultes, littérature québécoise, etc. Ne manquez pas Tom-le-gros-chat, qui peut faire quelques apparitions à l’écran.

 

     Catherine a étudié en littérature, en cinéma et en bibliothéconomie à l’Université de Montréal. Elle est aide-bibliothécaire. C’est sa passion pour la littérature, qui l’a poussée à lancer sa chaîne BookTube, La Biblio Geek. Catherine aime partager ses découvertes et son opinion sur ses plus récentes lectures, et lit de tout (classiques, roman contemporain, science-fiction, fantastique, fantasy, horreur, bande dessinée, policier, drame, biographie, etc.). Ce qu’elle recherche : « une bonne histoire, des personnages bien développés, pas trop clichés, et une belle plume ». Son auteure favorite reste J.K. Rowling, qu’elle admire. Elle apprécie également les styles de Louis Gauthier, Éric Dupont, Martin Page et Catherine Lepage.

 

     Tania Carignan est une booktubeuse de 24 ans, mais sa chaîne, Read-Listen-Feel, a déjà 5 ans d’existence. Si les histoires la font rêver depuis toute petite, c’est à la fin de son adolescence qu’elle plonge à corps perdu dans les livres. Tania lit principalement des romans Young Adult et New Adult, « en fantastique ou en contemporain ». Et, elle insiste, elle est une romantique dans l’âme. Tania se décrit comme une physiothérapeute en quête d’évasion. Elle lit sur papier ou en numérique, en français et en anglais. Tania est également « une grande passionnée de cinéma et de séries télévisées », alors ne vous étonnez pas si vous retrouvez ce genre de contenu sur sa chaîne. Il peut aussi lui arriver de parler café, dont elle raffole, ou de son chat (qui aime bien passer à la caméra, lui aussi).

 

     Sur Mel Jannard, Mélanie met de l’avant de la littérature pour ados, mais surtout amène les ados et les jeunes adultes à découvrir ses coups de cœur littéraires, en les présentant sous un angle différent des critiques de la presse écrite. À 29 ans, cette Montréalaise d’adoption croit dur comme fer qu’il est possible de faire aimer la littérature au jeune public. Son public, sous le charme, confirme son approche : « plusieurs personnes que je ne connais pas personnellement viennent me dire qu’elles ont acheté tel ou tel livre après avoir vu mes vidéos. » Mélanie lit de la BD, des nouvelles, du roman. Si ses présentations peuvent être critiques, Mélanie ne s’éternise pas sur des livres qu’elle n’aime pas. « Le but est de proposer des découvertes cools. » Pour cela, elle réalise des vidéos parfois incongrues, honnêtes toujours. Et son plaisir est contagieux !

 

     Marie-Hélène, 26 ans, est une booktubeuse de Québec au caractère bien trempé. Sa personnalité ressort de ses capsules pour notre plus grand plaisir. Des lectures sombres, voire très sombres — Marie-Hélène avoue sa préférence pour Patrick Sénécal —, de l’humour noir et absurde, l’élection de Harry Potter comme série préférée, MH n’est jamais là où on l’attend. Elle surprend et nous happe dans ses capsules. MH La Lectrice est un booktube à découvrir.

 

     Maxim Poulin, 20 ans, est coiffeur et déjà co-propriétaire d’un salon de coiffure. Victime d’intimidation au secondaire, il se réfugie à la bibliothèque de son école. Hors de portée de ses agresseurs, il y découvre les livres, notamment le fantastique. Comme pour beaucoup de booktubeurs, tout a commencé pour lui avec Harry Potter. Depuis, ses livres s’accumulent, et il cède à sa passion aussi souvent que possible. Son maître mot : l’évasion. Il lit « du fantastique, de l’horreur, du paranormal, de la dystopie, mais pas énormément de romance. J’aime qu’il y ait de la romance dans les romans ; mais il est très rare que je lise un livre d’amour, car je trouve cela redondant. » Maxim lance son booktube, MaxBooking, en janvier 2016. Son style extraverti n’a d’égal que son enthousiasme à parler livres avec les internautes et partager ses coups de cœur. D’un naturel désarmant, Maxim fait passer son message sans compromis : loin d’être un devoir, lire est amusant. Il s’adresse à ses abonnés, comme à des amis, et ça marche. Ma propre PAL en a pris un coup !

 

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     Si vous aussi, vous suivez des booktubeurs québécois, et qu’ils ne sont pas cités ici, n’hésitez pas à en faire part dans vos commentaires. Plus on partage, plus on lit !

 

©Agence Littéraire Laëns 2016

Un auteur, un ego (ou deux) et un réviseur

21 mercredi Jan 2015

Posted by Agence Littéraire Laëns in Actualités, Auteur publié, Conseils, Deuxième roman, Devenir écrivain

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Mots-clés

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     Mon réviseur, mon ego et moi : cela pourrait être le titre d’un livre ou d’un film, une relation triangulaire qui finirait mal. Ou pas. Mais c’est avant tout la réalité vécue des auteurs (et symétriquement de leurs réviseurs, directeurs littéraires, agents, etc.). Voici un billet de Mylène Gilbert-Dumas que je reproduis ici dans son intégralité avec son aimable autorisation, et paru lundi dernier sur son blogue : Une doyenne, une sorcière et un caniche.

« Mon réviseur, mon ego et moi

Réviseur-Mylène
Imaginez 300 pages de ce genre-là !

Pour certains auteurs, c’est lire le rapport de la direction littéraire qui est le plus difficile. Dans leur cas, ce que je décris dans ce billet s’applique au directeur littéraire.

Pour d’autres, comme moi, le plus dur consiste à passer au travers d’un manuscrit barbouillé d’un bout à l’autre de commentaires et de corrections, c’est-à-dire constater le travail que mon réviseur a fait sur mon roman.

Quand arrive ce passage obligé vers la publication de mon manuscrit, mon ego souffre.

Par bonheur, depuis que VLB éditeur est passé à l’ère du numérique, je n’ai plus à m’arracher les yeux pour déchiffrer ce qui est griffonné dans la marge. Jusqu’à Yukonnaise, chez mon éditeur, on travaillait sur papier, avec crayon de plomb et stylo rouge. Avec une correction au plomb, il y avait toujours moyen de moyenner. Avec le rouge, jamais.

Aujourd’hui, on travaille en «suivi des modifications» dans Word. Petit miracle de la technologie, cette fonction du logiciel permet d’écrire lisiblement des commentaires dans la marge et de corriger les erreurs directement dans le texte. Une belle avancée technologique.

C’est pas mieux pour l’ego, cependant.

Comme l’a dit un jour un éditeur de mes amis, matcher un auteur avec un réviseur relève d’une épreuve olympique. Quand on forme enfin un couple qui se comprend et qui s’aime (Oui, oui ! C’est important l’amour, ici.), on fait le max pour que ces deux-là travaillent ensemble le plus longtemps possible.

Ça fait deux romans que je suis en amour avec mon réviseur, même si c’était pas le même réviseur pour les deux romans. Le bonheur, pour moi, consiste à lire les commentaires et à m’écrier :

— Ouiiiiiiiiiiii !!! Il a compris ce que je veux dire !

— Yéééééééééé !!! Il a compris comment j’écris !

Je me pâme comme ça pendant une semaine et j’accepte presque toutes les suggestions de mon réviseur.

Je n’ai toutefois pas toujours été aussi enthousiaste devant mes textes révisés. Il y a eu des romans dans ma vie où j’avais juste envie de me rouler en boule dans un coin pour pleurer en me répétant à quel point j’étais poche puisque mon réviseur avait écrit partout partout pis réécrit partout ailleurs comme si c’était encore possible d’en rajouter une couche.

Voyez-vous, mon ego, il est comme tous les ego. Il n’aime pas qu’on lui dise :

— Tu as fait une faute ici, une autre là, une troisième ici !
— T’as pas le droit d’écrire ça.
— Ce mot-là est un anglicisme. En français on dit…
— Cette formulation-là est calquée sur l’anglais, en français il faut écrire…
— Trop lourd. Reformuler.
— Confus. Reformuler.
— Se lit mieux de cette manière-ci.
— Se lit mieux de cette manière-là.
Etc.

Mon ego, quand il ouvre le fichier de réviseur, il monte aux barricades. Dès la première correction, il fourbit ses armes en criant : T’as rien compris !

Mais voilà. Mon ego, c’est pas lui l’écrivain. Mon ego, c’est l’animal persuadé qu’il est bon, qu’il est fin et qu’il est capable tout seul. Et il est convaincu qu’il a raison pis que les autres sont dans le champ.

Comme écrivain à l’ego blessé, donc, j’ai longtemps pleuré en lisant les corrections de mon réviseur et je sais maintenant qu’il s’agissait de souffrance inutile pour deux raisons.

1. Souvent, le réviseur n’était pas fait pour moi. Vous savez, j’écris dans une langue très simple des textes qu’on peut lire à voix haute. J’insiste pour que le rythme respecte ma musique interne, celle qui hypnotise le lecteur. Si vous m’associez un réviseur un tantinet trop littéraire (ou persuadé qu’il aurait écrit ce roman mieux que moi), on ne s’entendra pas.

2. J’ai compris que l’inspiration est peut-être divine, mais que le canal, lui, est faillible. (Je pense que c’est Victor Hugo qui a dit ça.)

Je sais jusque dans mes tripes que les histoires et les images qui naissent dans ma tête sont merveilleuses. Pour moi, elles sont claires, mais elles ne le sont pour personne d’autre parce qu’il n’y a pas de mots dessus. Il n’y a que l’esprit de l’image ou l’esprit de l’histoire. Pour les rendre accessibles aux autres, il faut les mettre en mots. Je deviens donc le canal par lequel ces images et ces histoires seront communiquées au Monde. Et là, mesdames et messieurs, il y a de l’obstruction. Il y a des parasites. Ça griche et ça distorsionne. Je suis faillible parce que je suis un être humain. Je n’ai pas tous les talents et j’ai des faiblesses à n’en plus finir.

L’expérience m’a rendue meilleure pour traduire sur papier ce qui s’agite dans ma tête. Je dis meilleure et non pas parfaite. Je ne pense pas qu’on puisse rendre à la perfection ce qui bouillonne dans l’esprit créateur. C’est insaisissable. Il y a trop de mouvements, et les angles sont arrondis au point qu’on ne sait par quel bout prendre l’idée.

Et mon ego, là-dedans ? Ben j’ai appris au fil des ans à le faire taire en lui servant un argument béton : Si mon réviseur n’a pas compris, mon lecteur ne comprendra pas non plus.

Bref, le travail du réviseur (et du directeur littéraire), c’est de rendre accessible au public visé les bijoux nés de l’imagination de l’artiste. Il n’est pas un ennemi et il n’est pas un supérieur. On travaille ensemble parce que deux cerveaux valent mieux qu’un dans ce domaine.

Quand chacun a saisi ça, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Et moi, par la suite, au moment d’ouvrir des bulles, je ne le fais plus avec le soulagement qui suit un calvaire, mais avec la satisfaction du travail bien fait. »

Fais-moi la Courte Échelle…

10 lundi Nov 2014

Posted by Agence Littéraire Laëns in Actualités, Auteur publié, Conseils, Deuxième roman, Devenir écrivain

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myleneVoici un article écrit par Mylène Gilbert-Dumas, que je reproduis ici avec son aimable autorisation, et paru jeudi dernier sur son blogue : Une doyenne, une sorcière et un caniche. Elle y partage son expérience avec la maison d’édition La Courte Échelle.

 

« Mes aventures avec La courte échelle

 

 

Aujourd’hui, je devais vous parler des toilettes publiques à Tokyo (Oui, oui ! J’ai des choses à dire là-dessus pour vrai !). J’ai décidé de reporter ça à la semaine prochaine parce que j’ai lu cet article de La Presse de mercredi sur les déboires financiers de La Courte Échelle pis que j’ai envie de déchirer ma chemise sur mon blogue. Lecteurs, soyez avertis.

Sachez premièrement que je sais de quoi je parle. J’ai publié à La Courte Échelle de 2004 à 2009. Grâce à la confusion qui régnait déjà au sein de cette maison d’édition, la responsable a fini par me proposer, après quelques séances de négociation avec mon agent, une licence de 5 ans pour mon roman Mystique. On en demandait une de dix ans. Allez donc comprendre ! Je ne me suis pas opposée à cette offre, vous l’imaginez, mais je n’aurais jamais imaginé à quel point la vie venait de me faire un cadeau.

mystiqueDès le début c’est mal allé. Non seulement on ne m’a jamais demandé mon avis pour la couverture, mais j’ai vu mon roman pour la première fois dans une librairie. Je ne savais même pas quand il sortait ! Je vous laisse imaginer ma surprise quand j’ai lu, à la page 3, la biographie (la mienne !) qu’on avait écrite sans m’en parler.

On ne m’a pas davantage donné la quantité du premier tirage. Et puis un jour, j’ai réalisé que mon roman avait été réimprimé en comparant la couverture de deux exemplaires. J’ai téléphoné au bureau pour me faire répondre qu’on n’avisait jamais les auteurs quand il y avait des réimpressions. On n’avait pas que ça à faire, quand même !

Il m’était donc impossible de savoir combien de livres étaient en circulation. Impossible, aussi, de vérifier même au pif le contenu de mon relevé de droits d’auteur. Ce relevé, d’ailleurs, était tellement illisible que même mon agent, qui a un MBA, n’y comprenait rien. Et quand il a posé des questions concernant certaines colonnes de chiffres qui n’avaient aucune cohérence, la responsable lui a répondu de ne pas tenir compte de ces colonnes. Parfois, la vente d’un exemplaire me rapportait 1, 50 $. Parfois, 0, 25 $. La différence était importante, mais jamais justifiée.

Pas une fois pendant les cinq années que j’ai passées à La Courte Échelle je n’ai été payée à temps. Même que souvent, j’ai dû envoyer des lettres recommandées. Même que j’ai dû demander l’intervention de l’Uneq dont le président à l’époque publiait lui aussi à La Courte Échelle. Étrangement, pendant trois années consécutives, mes redevances s’élevaient au même montant. À la cenne près !

À force de chialer et d’envoyer des lettres, j’ai reçu des chèques postdatés de trois mois pour un montant de 1000 $. Mille dollars ! Même moi, qui travaillais à mon compte comme écrivaine, j’étais capable de faire un chèque de mille piastres sans avoir à le postdater !

Finalement, six mois avant la fin de la licence, j’ai envoyé à La Courte Échelle un avis de non-renouvellement de la licence, et on a mis un terme à notre relation d’affaires.

Je pensais sérieusement que c’était réglé et j’ai pris une entente avec Soulières éditeur. Mais voilà qu’au Salon du livre suivant, La Courte Échelle vendait encore des exemplaires de mon roman… sans me payer la moindre redevance. Il a fallu une mise en demeure pour que la balance des stocks soit pilonnée et que mon roman soit enfin libre de refaire sa vie ailleurs.

Pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce que quand mon agent a appris la faillite de La Courte Échelle, son premier commentaire a été: «Wow ! Ça en a pris du temps !»

C’est vrai que La Courte Échelle est la maison d’édition qui a bercé d’histoires et d’images l’enfance de bien des Québécois. Sauf qu’il s’agissait d’une autre Courte Échelle parce que, dans ce temps-là, elle payait son monde.

Toutes mes pensées vont aux auteurs et aux illustrateurs pris dans le litige, ceux qui non seulement ne touchent pas leurs redevances, mais dont les livres sont, en plus, prisonniers de la faillite. Parce que ces auteurs ne possèdent pas les droits de leurs romans. Ces droits appartiendront à l’entreprise qui rachètera La Courte Échelle, avec sa dette.

Je pense tous les jours à vous, chers collègues, et je me dis, bien égoïstement, il est vrai, que je l’ai échappé belle. »

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Si la plupart des maisons d’édition sont dignes de confiance, certaines profitent de l’inexpérience des auteurs. Avant de signer un contrat, il est recommandé de le faire lire par un agent littéraire. Pour soumettre tout problème de contrat, veuillez cliquer ici.

©Agence Littéraire Laëns 2014

Prenez-vous dans la toile !

22 vendredi Août 2014

Posted by Agence Littéraire Laëns in Actualités, Auteur publié, Deuxième roman

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Prenez-vous dans la toile !Tous les grands auteurs possèdent leurs sites officiels. Certains tiennent un blog. Pourquoi est-il essentiel pour un auteur d’avoir un site ou un blog ? Parce que cela augmente votre visibilité. Parce que cela vous permet de développer vos relations avec vos lecteurs. Parce que cela procure un matériel aux recherchistes et journalistes qui vous contacteront. Parce que cela permet à votre futur éditeur de mieux vous connaître. Parce que cela vous permet de présenter vos compétences si vous animez des ateliers d’écriture ou des rencontres en milieu scolaire.

Quelques maisons d’édition se chargent de créer un site pour leurs auteurs, mais on les compte sur les doigts d’une seule main. Voici quelques conseils pour vous permettre de faire un choix éclairé et d’accentuer votre présence sur la toile.

Lancer un blog ou un site Internet ?

Votre page doit être avant tout une vitrine, un endroit où parler de vos projets et exposer votre travail. Deux possibilités : le site Internet et/ou le blog. L’un n’est pas meilleur que l’autre, mais le site et le blog ont des fonctions et des contraintes différentes.

Le site internet est organisé par thèmes et par pages. Il permet d’exposer son travail de manière logique: les livres publiés, votre actualité d’auteur, votre biographie, etc.

Le blog a un aspect beaucoup plus dynamique et vivant car il fonctionne sur la publication d’articles. Mais l’animer devient souvent un casse-tête car il est nécessaire de poster régulièrement de nouveaux articles. Si vous choisissez l’option blog, donnez à connaître votre univers d’auteur en relayant vos lectures, vos coups de cœur artistiques, vos coups de gueule éditoriaux, les projets sur lesquels vous travaillez, etc. N’oubliez pas que ce qui touche derrière une écriture, c’est une personnalité.

Comment créer un blog/site Internet ?

Même si vous n’y connaissez rien en informatique, c’est à votre portée. WordPress permet de combiner le dynamisme du blog et de créer également des pages thématiques. C’est le plus utilisé aujourd’hui.

Vous aurez le choix entre de nombreuses propositions de concept et mise en page, appelés « Thèmes » et vous aurez la possibilité de le personnaliser à l’infini. Il existe également des outils plus simples d’utilisation que wordpress comme wix, mais il est moins souple.

Que doit contenir un site d’écrivain ?

Votre site Internet doit exposer vos principales activités en tant qu’auteur. Les deux principaux types de contenu sur un site d’écrivain sont ses dernières publications et ses apparitions publiques : lancement, conférences, séance de signature, salon du livre, etc. Le site officiel peut aussi proposer d’acheter directement des livres de l’auteur.

Le design du site est aussi très important. En général, l’esthétique doit refléter le genre littéraire de l’écrivain. Si vous écrivez des romans de science-fiction alors le design doit être adapté en conséquence. Si vous écrivez des livres pour enfants, vous devez adapter le design et le concept pour un public jeune.

Si vous proposez d’acheter vos livres via votre site, vous devez intégrer un mode de paiement sécurisé et différents modes de livraison. Les lecteurs ne sont pas les seuls qui sont intéressés par les sites d’écrivain. Certains éditeurs incluront un lien sur leur site vers le vôtre.

Vous ne proposez pas d’acheter vos livres via votre site ? Pourquoi ne pas mettre des liens vers le site de votre éditeur ou/et de votre librairie préférée ?

L’auteur hybride

On en parle de plus en plus. Certains auteurs publiés chez des éditeurs connus et reconnus explorent une nouvelle manière de vendre leurs œuvres. Ils réservent certains titres à un achat direct via leur site. Il s’agit d’une exclusivité.

C’est le cas d’Arlette Cousture : en allant sur son site http://www.arlettecousture.com/, vous cliquez sur l’onglet « 12 nouvelles » et vous avez la possibilité d’acheter 12 nouvelles pour 25.00 $ + taxes.

Quelques exemples de sites

http://alaincliche.weebly.com/ (l’auteur y livre, entre autres, des extraits de ses romans, de leur revue de presse et les musiques évoquées dans ses livres. À noter : le lien pour avoir accès à son blog consacré à la musique et à la littérature)

http://www.jsdesrochers.com/ (classique, efficace, épuré, un modèle du genre avec un bon sens de l’humour : l’auteur modifie ses photos comme pour préserver l’anonymat alors qu’il est connu… et reconnu)

http://www.guillaumemusso.com/ (deux originalités : l’onglet « L’écriture » dans lequel vous pouvez retrouver des questions fréquemment posées à l’auteur et ses réponses, et la possibilité de voir le site en anglais en cliquant sur EN)

http://www.martin-page.fr/ (un design épuré pour un site d’écrivain classique avec un onglet pour accéder à son blog et un onglet « Extras » qui offre de belles surprises)

http://www.cvoyerleger.com/ (un site efficace pour une auteure qui a commencé par le blog. La directrice du R.E.C.F. offre un onglet pour 3 blogues)

Quelques exemples de blogues 

http://mereindigne.com/ (le blog de Mère indigne alias Caroline Allard. C’est drôle, irrévérencieux, dans l’esprit de Mère indigne. Caroline Allard a pris le relais sur la page Facebook Mère indigne)

http://myleneetelisabeth.blogspot.ca/ (un blog tenu par deux auteures : Mylène Gilbert-Dumas et Élisabeth Tremblay. On y retrouve évidemment leurs livres, leurs événements, leurs lectures et sur la page accueil des billets très intéressants et pertinents sur le monde du livre québécois, sur la condition d’auteur… des billets signés par la doyenne.)

http://sophieluce.wordpress.com/ (un blog axé sur la proximité dans lequel Sophie-Luce Morin se dévoile, en plus de présenter ses livres, conférences etc.)

http://blogres.blog.tdg.ch/ (un blog collectif d’auteurs genevois sur la littérature, l’actualité et une tribune d’opinion)

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Alors maintenant, à vos claviers ! Trouvez votre identité. Travaillez sur votre visibilité. Ce n’est pas une option.

©Agence Littéraire Laëns 2014

Les fameuses lettres de refus

03 lundi Mar 2014

Posted by Agence Littéraire Laëns in Actualités, Auteur publié, Conseils, Deuxième roman, Devenir écrivain

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Être écrivain, ce n’est pas seulement écrire. C’est aussi une attitude : patience, persévérance, ténacité, remise en question, assiduité. Autant de qualités qui sont mises à rude épreuve notamment quand arrivent les premières lettres de refus. Voici un article, à la fois savoureux et drôle, écrit par Mylène Gilbert-Dumas et paru le 24 février dernier sur son blogue : Une doyenne, une sorcière et un caniche. Mme Gilbert-Dumas m’a donné son autorisation pour le reproduire.

mylène-détoursMylène Gilbert-Dumas est une romancière québécoise que vous connaissez sûrement par la trilogie Les dames de Beauchêne, celle de Lili Klondike ou encore L’escapade sans retour de Sophie Parent et Yukonnaise. Son prochain livre, Détours sur la route de Compostelle, sera disponible en librairie le 2 avril prochain. Reconnue, entre autres, pour la grande qualité de ses romans historiques, Mylène Gilbert-Dumas nous fait part de son expérience des lettres de refus et donne des conseils éclairés aux nouveaux auteurs. Voici l’article dans son intégralité.

«Cette semaine, pour vous faire rigoler, j’ai décidé de vous raconter comment j’ai vécu à la période des lettres de refus. Parce que je ne vous mentirai pas, tous les écrivains en reçoivent, à un moment ou à un autre.

Pour commencer, voici un petit résumé de «Comment je suis devenue écrivaine». (Pour les contorsions d’ordre financières, consulter le billet où je parle d’argent.) Aussi, je vous ai déjà parlé de la chance dans la carrière d’un écrivain. Je pense que j’en ai eu beaucoup. Mais comme le dit l’adage populaire: Aide-toi  et le ciel t’aidera. La détermination est selon moi la qualité primordiale d’un écrivain.

À la fin des années 1990, dans le cadre des Journées de la culture, j’ai assisté à un atelier baptisé Du manuscrit à l’édition. Trois éditeurs y décrivaient les rouages du milieu du livre. Parmi eux, Jean Pettigrew, des éditions Alire.
Ce que j’ai retenu des propos de M. Pettigrew?
1. Pour que notre manuscrit soit lu, il faut être chanceux, tomber le bon jour dans la bonne pile. Il faut aussi que le lecteur soit de bonne humeur, qu’il n’ait pas de problème de digestion, mettons. (Là-dessus, on n’a aucun contrôle. Je suggère d’allumer des lampions.)
2. Pour savoir jusqu’où s’est rendu le lecteur de la maison d’édition, on n’a qu’à retourner (inverser le haut et le bas) une page toutes les dix pages. Ainsi, quand le lecteur de la maison d’édition arrive à la page 10, mettons, il la met à l’endroit et poursuit sa lecture. Même chose quand il arrive à la page 20, 30, 40, etc. Si le manuscrit est refusé, l’auteur peut demander de ravoir le document. Il peut alors vérifier l’état des pages retournées.
Il s’agit d’un des meilleurs conseils que j’ai reçu dans ma carrière. Et je l’ai mis en application dès que j’ai envoyé Les dames de Beauchêne à une dizaine de maisons d’édition. C’était en 2000. J’envisageais déjà d’écrire une trilogie qui s’appellerait Tourments d’Amérique. (Vous voyez que j’avais déjà beaucoup d’ambition.)
Six mois plus tard, la première lettre de refus est arrivée par courriel.
 myl001
 Je l’ai imprimée et je l’ai rangée. Je n’étais pas découragée. Après tout, il s’agissait d’un seul refus.

La seconde est arrivée par la poste.
myl002
Tout n’était pas sombre, dans cette lettre, alors je gardais encore espoir.

Puis il y a eu les autres. Elles avaient l’air de ça:

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et de ça:
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Ok. Je commençais à souffrir, je l’avoue. Même que j’ai commencé à avoir peur quand je me rendais à la boîte aux lettres.

Dans le lot, il y en a eu une fort polie:

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Les Français non plus n’en voulaient pas:

 myl006

Heureusement pour moi, j’avais suivi le conseil de M. Pettigrew et j’avais retourné une page toutes les dix pages. Quand mes manuscrits sont revenus, j’ai tout de suite vérifié jusqu’où s’était rendu le lecteur.

Réponse: Aucun n’avait passé la page 20.

J’aurais pu laisser tomber. Je suis aujourd’hui convaincue que les artistes qui réussissent se doivent d’avoir la foi. La foi en leur talent et en leur possibilité. Une foi inébranlable, cela va sans dire.

Au lieu de chercher d’autres éditeurs, je me suis remise à l’ouvrage. J’ai posé mon manuscrit sur mon pupitre, j’ai ouvert un document Word vierge et j’ai complètement réécrit mon roman. Ma conclusion était simple:
J’avais travaillé cinq ans sur ce roman. J’étais nécessairement meilleure à la fin qu’au début.Il fallait donc réécrire, c’est-à-dire composer de nouveau chaque phrase, chaque paragraphe, chaque chapitre. Et c’est ce que j’ai fait.

Une fois que j’ai eu fini de tout réécrire, j’ai envoyé cette nouvelle version de mon roman à dix autres éditeurs en utilisant le même procédé que précédemment. À la librairie de mon village, j’avais ramassé le coupon d’inscription au prix Robert-Cliche. Tant qu’à avoir un roman tout prêt, je l’ai soumis là aussi.

Quelques mois plus tard, cette lettre-ci est arrivée:

 myl007

C’était un refus, mais j’en ai pleuré de joie. L’éditeur avait eu la gentillesse d’inclure le rapport. Je l’ai dévoré.

J’étais tellement encouragée que j’ai sorti une autre histoire de mes cartons. Il s’agissait d’un roman fantastique pour adolescents sur lequel je travaillais depuis l’université. Je l’ai réécrit en tenant compte des commentaires du rapport et je l’ai envoyé à des éditeurs en utilisant encore une fois le truc de M. Pettigrew.

Les premières lettres ressemblaient à celle-ci:

 Myl008

Une chance, je commençais à m’endurcir.

Puis cette lettre est arrivée:

 myl009

«Malgré ses qualités certaines.» Vous dire combien ces mots mettaient du baume sur mon coeur d’écrivaine en devenir!

C’est à peu près à ce moment-là que j’ai reçu un coup de fil de Jean-Yves Soucy, de chez VLB éditeur. Il voulait savoir si j’avais signé un contrat pour Les dames de Beauchêne parce que mon roman était finaliste au prix Robert-Cliche et que, pour gagner, il ne devait pas avoir été édité ailleurs.

Ce soir-là, j’ai ouvert une bouteille de bulles. La première (mais pas la dernière, vous vous en doutez).

De mai à septembre, j’ai travaillé sur mon roman pour le préparer à l’édition.

Et le 4 novembre 2002, on me remettait le prix Robert-Cliche à la Bibliothèque nationale.

Le 5 novembre, en revenant chez moi, j’ai trouvé cette lettre de refus dans la boîte aux lettres.

 myl010

En d’autres circonstances, ça aurait été mon coup de grâce. Croyez-moi quand je vous dis que, malgré mon prix Cliche, j’ai sacré pendant deux jours en me répétant que celui qui m’avait écrit cette lettre n’avait pas lu mon roman. J’y faisais explicitement référence à Highlander! Mes personnes allaient même au cinéma voir le film. J’avais établi plein de correspondances. EXPRÈS!!!!!

Écriture approximative. Vocabulaire pris en défaut. Avouez que ça fesse. (Le plus drôle, c’est que dans presque tous les témoignages que j’ai reçus en onze ans de carrière, mes lectrices et mes lecteurs m’ont toujours parlé de mon écriture. Toujours pour me dire combien ils en appréciaient la simplicité, combien ils étaient touchés par ma façon de raconter, de décrire, de faire vivre les événements. Mais à l’époque de la lettre de refus, je l’avoue, j’ai fortement douté de mon talent. Je vous avouerai aussi que j’écris quand même mieux aujourd’hui qu’à l’époque.)

À ma grande surprise, quelques jours après la plus horrible lettre qu’on m’ait envoyée de ma vie, une autre lettre arrivait, datée du 4 novembre, celle-là, donc écrite juste avant que je reçoive mon prix.

 Myl011

On parle du moment roman ici. De la même version du même manuscrit. Deux éditeurs, deux opinions du même texte. Vous dire combien j’étais confuse!!!

La courte échelle s’était aussi montrée intéressée par mon roman, et c’est avec elle que j’ai signé un contrat. L’année suivante, ce roman, rebaptisé Mystique, gagnait un sceau d’argent M. Christie. Il a depuis été réédité chez Soulières éditeur sous son titre original Sur les traces du mystique.

Et Les dames de Beauchêne dans tout ça? Ben, après avoir mérité le prix Robert-Cliche, le roman a été finaliste au Prix de la relève Archambeault.

Quelles conclusions peut-on tirer de mes débuts littéraires? Premièrement, on peut dire que la littérature possède un caractère fortement subjectif. Deuxièmement, on peut être convaincu que pour être écrivain, il faut être tenace. Il faut avoir une détermination à toute épreuve. Il faut être travaillant, ne pas être pressé. Et il faut avoir la foi.

Dans son livre Écriture, mémoire d’un métier, Stephen King décrit comment, lorsqu’arrivaient les lettres de manuscrits refusés, il les empalait sur un clou fiché dans un mur. J’ai préféré les glisser dans un dossier. C’est comme ça que j’ai pu mettre la main dessus pour vous montrer à quel point le chemin vers le succès est semé d’embûches.»

Mylène Gilbert-Dumas fait le point sur le roman historique québécois

10 lundi Fév 2014

Posted by Agence Littéraire Laëns in Actualités, Auteur publié, Conseils, Deuxième roman, Devenir écrivain

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myleneVoici un article écrit par Mylène Gilbert-Dumas et paru aujourd’hui sur son blogue : Une doyenne, une sorcière et un caniche. Mme Gilbert-Dumas m’a donné son autorisation pour le reproduire.

Mylène Gilbert-Dumas est une romancière québécoise que vous connaissez sûrement par la trilogie Les dames de Beauchêne, celle de Lili Klondike ou encore L’escapade sans retour de Sophie Parent et Yukonnaise. Reconnue, entre autres, pour la grande qualité de ses romans historiques, Mylène Gilbert-Dumas fait ici le point sur la situation du roman historique au Québec et donne des conseils éclairés aux nouveaux auteurs. Voici l’article dans son intégralité.

 »

Le roman historique au Québec

Même s’il y a quelques hommes dans le lot, la très grande majorité des auteurs et des lecteurs de romans historiques sont des femmes. Afin d’alléger le texte, j’utiliserai ici le féminin. Sentez-vous quand même inclus, messieurs.
Avertissement : Selon la sorcière, quand la diplomatie est passée, je n’étais pas née. Sans doute. Il me semble quand même qu’on se doit de jeter un regard lucide sur notre monde de temps en temps. Sachez donc à l’avance que, dans le texte qui suit, je dis les choses crûment.
La semaine dernière, je vous parlais d’un article dans La Presse qui dressait le portrait du roman historique au Québec. J’ai trouvé cette lecture rigolote parce que la journaliste découvrait tout juste un phénomène qui dure depuis vingt ans et qui, contrairement à ce qu’elle croit, n’en est pas du tout à son apogée.
Cette semaine, je vous explique pourquoi je pense que, si la tendance se maintient, le roman historique s’en ira sur son déclin. Et je trouve ça plate en titi.
Tout d’abord, rendez-vous dans n’importe quelle librairie et vous constaterez qu’il pleut des romans historiques au Québec. Ça dure depuis cinq ans. Depuis, en fait, que de nouvelles maisons d’édition se sont mises à publier des textes sans direction littéraire. Vous envoyez votre roman, on trouve qu’il a de l’allure, on le fait corriger et on l’imprime. Pas de réécriture, pas de remaniement du récit, pas de vérifications historiques. Qu’est-ce que ça donne ? De la littérature destinée au pilon souvent moins d’un an après l’impression.
Il s’agit d’une attitude purement commerciale qui consiste à publier beaucoup et à coût dérisoire des manuscrits d’auteures peu ou pas expérimentées. On se fiche des conséquences puisqu’on en vendra juste assez pour couvrir nos frais. Mais ces conséquences, si elles ne dérangent pas l’éditeur, ont pourtant plusieurs effets néfastes sur le monde du livre.
Premièrement, ça produit des romans décevants. Les lectrices qui s’aperçoivent que le roman qu’elles lisent contient plusieurs erreurs historiques (internet leur fournira toute l’info nécessaire pour vérifier les détails) hésiteront ensuite à acheter un autre roman de cette auteure. L’effet est plus sournois encore chez celles qui ne s’en rendront pas compte parce que le roman véhicule ainsi de fausses informations historiques que les lectrices vont croire vraies.
Deuxièmement, l’auteure n’apprend pas. Ni à mieux écrire, ni à mieux raconter. Son deuxième roman contiendra les mêmes faiblesses que le premier. Idem pour les suivants. Pire, elle sera persuadée qu’elle est une bonne écrivaine parce qu’on la publie, alors qu’elle n’est qu’une machine à produire des textes qu’on va mettre à la poubelle au bout d’un an. Deux ans, si elle est chanceuse.
Si on m’avait dit que je travaillerais autant sur un roman qu’on pilonnerait au bout d’un an, je vous jure que je serais restée dans l’enseignement. Aucun écrivain ne souhaite produire une œuvre aussi éphémère. Je ne vous dis pas qu’on sera tous immortels, mais on espère au moins être lus et disponibles pendant quatre ou cinq ans. Plus, même, si l’œuvre continue d’intéresser les gens. Parce que dans ce cas, le livre est souvent réédité en format poche.
Ce n’est pas que ces auteures de livres jetables ne font pas de recherche (quoique ça arrive). Ce n’est pas non plus que leur récit soit invraisemblable (quoique ça arrive aussi). C’est juste que c’est mal écrit, mal raconté, mal édité finalement. Comme je le dis souvent : l’inspiration est peut-être divine, mais le canal, lui, est faillible. Il faut beaucoup de travail pour mettre convenablement par écrit l’idée de génie qui a jailli un matin au réveil. Croire qu’on peut se passer d’un regard éditorial tient de l’orgueil et/ou de la paresse. Si j’étais une auteure qui commence et que j’avais envie de faire une vraie carrière d’écrivain, je songerais à me trouver un éditeur qui fait du vrai travail éditorial.
Troisièmement, non seulement ces romans de mauvaise qualité ont peu d’espérance de vie, mais en plus, ils nuisent à l’ensemble de la production de romans historiques québécois. Comment distinguer justement les bons romans des mauvais ? Les auteures qui font de la recherche des autres qui écrivent n’importe quoi ou qui arrangent l’Histoire au gré de leurs fantaisies ? Comme on dit, chat échaudé craint l’eau froide.  La lectrice hésite. Et je la comprends !
Nous avons au Québec de bonnes maisons d’édition de romans historiques. Nous avons aussi de bonnes auteures à la plume soignée, qui épluchent les essais des historiens dans le but d’écrire le moins de niaiseries possible. Je ne dis pas qu’elles ne font jamais d’erreurs, mais ces auteures sérieuses vont chercher longtemps pour vérifier les détails de leur récit. Et si elles ne trouvent pas de réponse, elles sont bien capables de changer leur histoire pour éviter l’écueil plutôt que d’être prises en défaut.
Dans leur étude intitulée Du bon sauvage au beau sauvage, Un roman d’amour politically correct[1],  Julia Bettinotti et Chantal Savoie sont arrivées à la conclusion que ce qu’on appelle aux États-Unis l’Indian Romance «suit une des conventions ou un des contrats de lecture les plus stricts de la littérature de grande consommation. » Pour avoir écrit sept romans historiques moi-même et pour avoir longuement discuté avec mes lectrices au fil des ans, je peux vous assurer que cette conclusion s’applique également au roman historique québécois. Disons plutôt qu’elle s’appliquait. Jusqu’à il y a cinq ans.
Le déferlement de romans historiques dans les librairies et les grandes surfaces du Québec cause aussi un problème mathématique. Parce que si le nombre d’auteures a explosé depuis cinq ans, le lectorat, lui, est resté à peu près stable. Cela veut dire qu’on doit séparer la tarte en plusieurs morceaux. En beaucoup de morceaux. Beaucoup plus qu’au début des années 2000. Ça fait donc des pointes de tarte plus petites. Ça veut dire des revenus moins élevés pour chacune des auteures.
Tout le monde est touché. De la machine à produire des textes destinés au pilon jusqu’à l’auteure chevronnée, en passant par la nouvelle auteure qui a fait un travail remarquable et qui est publiée chez un éditeur qui a fait, lui aussi, un travail remarquable.
Certains pensent que cette baisse de revenus s’explique parce que les lectrices veulent juste lire du roman historique qui se passe au Québec. Je ne le crois pas. Les Québécoises ont lu en masse Jeanne Bourin et Maryse Rouy avec leurs histoires médiévales, Régines Desforges et ses romans de la Deuxième Guerre mondiale. Elles ont lu en grand nombre Diana Gabaldon qui parlait du 18e siècle en Écosse. Vrai qu’on aime lire sur notre propre histoire et que, pendant longtemps, on n’avait rien à se mettre sous la dent. Mais il ne faut pas se fier à ce qu’on voit dans les journaux. Les journalistes qui écrivent sur les romans populaires (historiques ou pas) n’en lisent pas.
Un bon roman, c’est un bon roman. Et le fait que les revenus des auteures de romans historiques diminuent n’a rien à voir avec la période ou le lieu de l’action. La faute en revient à cette production incontrôlée où le bon grain est mêlé à l’ivraie.
Comme le dit l’adage yukonnais:  Quand les journaux se mettent à parler du filon, il est déjà trop tard pour se prendre un claim. Quand c’est rendu qu’on étudie le phénomène du roman historique à l’université, c’est qu’il est trop tard pour en écrire.
Mes conseils aux auteurs en devenir :
1.     N’écrivez pas pour suivre la mode parce que quand votre roman sera prêt pour publication, la mode sera passée. (À moins que vous souhaitiez être publiés dans une de ces maisons d’édition productrices de livres jetables.) Suivez votre instinct. Écrivez ce que vous aimez lire, ce que vous avez profondément envie d’écrire. Faites preuve d’imagination. Pensez à Stephenie Meyer qui, s’installant dans le vide laissé par Anne Rice, a réinventé le roman de vampires. On peut aimer ou non la série Twilight, mais on est obligé de se montrer humble devant un tel succès.
2.     Si on publie votre texte sans vous demander de réécrire, de resserrer, de développer, si on ne relève pas d’incohérence, si on trouve vos personnages impeccables, si on vous dit que votre texte s’en va tout de suite en correction et qu’il sortira dans un délai très court (moins de six mois), posez-vous des questions. Voulez-vous vraiment une carrière de machine à écrire des romans destinés au pilon ou voulez-vous voir vos œuvres durer ?
Un bon roman, c’est un livre écrit avec le cœur et retravaillé jusqu’à ce que l’auteure elle-même en ait la nausée. Un bon roman, ce n’est pas un roman à la mode.
Et pour ce qui est de l’argent, c’est comme en restauration. Ceux qui ont les reins solides vont pouvoir attendre que l’invasion finisse… si elle finit.

[1] Ce texte se retrouve dans le recueil Les hauts et les bas de l’univers western, publié chez Triptyque en 1997) Voici les deux places où j’ai trouvé ce livre de référence pour vous :
http://www.amazon.ca/Hautslimaginairewesternculturem%C3%A9diatique/dp/2890312801/ref=sr_1_2?ie=UTF8&qid=1391715863&sr=8-2&keywords=paul+bleton+western

http://www.abebooks.com/servlet/BookDetailsPL?bi=11016435283&searchurl=kn%3Dimaginaire%2Bwestern%26amp%3Bsts%3Dt « 

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