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Agence Littéraire Laëns

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Agence Littéraire Laëns

Archives de mot-clé : conseils d’écriture

Top 5 des irritants à éviter dans un manuscrit

24 lundi Sep 2018

Posted by Agence Littéraire Laëns in Actualités, Conseils, Devenir écrivain

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Mots-clés

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Je reçois de nombreux manuscrits par mois, plus que je ne pourrais en lire – du moins en entier. Je suis donc obligée de faire un premier tri à la lecture de quelques pages. Mais rien de grave, puisque vous avez – en véritable professionnel – vérifié que la qualité de votre manuscrit est constante, retravaillé ces quelques chapitres qui semblaient un peu flottants, chassé les incohérences de votre intrigue et mené une guerre sans pitié aux fautes d’accord du participe passé. Est-ce à dire que votre manuscrit va passer le premier test ? Oui, si vous avez évité de tomber dans le top 5 des irritants.

En 5eme position : la pluie de points de suspension

Il existe de bonnes raisons d’utiliser des points de suspension: montrer qu’une idée est incomplète, un discours interrompu, une énumération abrégée, exprimer une hésitation. Mais si tous vos personnages utilisent le même rythme pour parler, hésitent dans un bel ensemble, et que l’on retrouve une pluie de points de suspension dans la narration, la conclusion arrive sans hésitation, elle : l’auteur a peur de commettre une erreur de ponctuation et laisse le lecteur décider de laquelle conviendrait le mieux. Une attitude qu’il vaut mieux corriger ; un auteur se doit de maîtriser la ponctuation.

Il se peut aussi que le langage texto ou celui des réseaux sociaux vous influence, y compris dans la ponctuation. Ces textes propres à un format court utilisent un vocabulaire appauvri, donc nécessitent des signes révélateurs de l’état d’esprit du locuteur pour s’assurer d’une bonne communication. On utilisera les points de suspension pour exprimer l’hésitation, la timidité ou le suspense dans un texto ou un post Facebook. En ce qui concerne l’usage des points de suspension pour instaurer un suspense dans un roman, il n’y a aucune équivoque, c’est à proscrire. Autant ajouter à la fin de la phrase ce genre de photographie : Si vous en avez besoin, c’est que vous devez retravailler votre texte.

Quelques ressources : Alloprof pour commencer, et Le Ramat de la typographie pour aller plus loin.

En 4e position : le personnage qui prend de grandes inspirations/respirations pour se calmer.

Ce n’est pas parce qu’on a coutume de dire « Respire par le nez » ou « Prends une grande inspiration, ça va aller mieux, » que tous vos personnages doivent vivre aux frontières de l’hyperventilation. Tout d’abord, de la même manière qu’il existe une gradation dans les irritants ou les stress, on en retrouve une dans les réactions et les moyens mis en œuvre pour se calmer. On doit adapter la réaction du personnage au niveau de stress subi ; cela va permettre de travailler en finesse la psychologie du personnage – qui devient vivant – et créer une variété de comportements induits par des stimuli plus ou moins agréables. Observez autour de vous : untel se masse la nuque, une autre se force à sourire, celle-ci sifflote pendant que celui-là lisse sa chemise. À chacun une manière de réagir en fonction d’une circonstance. Prenez des notes, créez et faites-nous croire à vos personnages.

En 3e position, le personnage qui se met à/ commence à mais qui ne finit jamais rien

À part lorsqu’il est nécessaire de détailler un processus, d’en montrer les étapes, mieux vaut que votre personnage fasse quelque chose plutôt que de se contenter de commencer à la faire.

Exemple : Victoria se mit à monter les marches.

Si Victoria n’a subi aucun accident qui pourrait justifier qu’on s’attarde sur le moment où elle commence à monter les marches, mieux vaut écrire : Victoria monta les marches.

Exemple : Denis criait qu’il n’aurait jamais dû quitter son travail ; Germain se mit à pleurer.

Si la locution « se mettre à » est très utilisée dans nombre de manuscrits dès qu’il s’agit de l’affect, mieux vaut s’en passer. Quand on dit « Germain se mit à pleurer, » le ressenti est inexistant. Pourquoi ? En utilisant « se mettre à, » on dissèque l’affect de Germain. Et on ne dissèque que ce qui est mort. Or, le lecteur veut vivre une vie créée par un autre, le temps d’un roman. Une des conditions de possibilité de ce transfert : élaguer les « se mettre à » ou « commencer à. »

En seconde position : l’interpellation du lecteur

On distingue deux manières d’interpeller le lecteur. La première, la plus irritante et qui garantit que la lecture du manuscrit ne dépassera pas la première page : l’auteur interpelle le lecteur dès le prologue pour lui annoncer que son écrit surpasse tout ce qui lui a été donné de lire jusqu’à présent, le tout baignant dans une soupe de superlatifs, tous plus élogieux – à son endroit, il va s’en dire – les uns que les autres. Plus l’auteur en ajoute, plus vertigineuse sera la chute.

La seconde manière d’interpeller le lecteur est issue d’une tradition littéraire. Elle fait appel à l’esprit critique du lecteur ou à sa morale, à sa conception de la vie. Par son biais, le narrateur passe un pacte avec le lecteur. On la retrouve chez nombre de grands auteurs (Balzac, Stendhal, Butor, Calvino, etc.), mais elle exige un réel savoir-faire. Sa contrainte, et elle est de taille, est qu’elle ne doit pas empêcher le lecteur de s’immerger dans le texte. À tel point que certains éditeurs développent une allergie à ce procédé, privilégiant des manuscrits plus « ressentis, » plus « immédiats » – ce qui ne veut pas dire plus faciles.

En pole position : De tous temps/depuis la nuit des temps

Si le Littré nous offre une définition de l’expression « depuis la nuit des temps, » « Expression française qui remonte au XVIIe siècle et qui a vraisemblablement des origines bibliques. En effet et selon certaines interprétations, la nuit des temps pourrait signifier la naissance du temps et être utilisée à la fois pour désigner une vérité quasi constante depuis toujours, ou pour dire qu’une histoire ou un fait sont tellement anciens qu’ils remonteraient à la création de l’humanité, » elle et sa variante « de tous temps » sont suivies dans 99.9 % des cas (j’ai laissé le 0.1% pour l’exception que je n’ai pas encore vue) d’une erreur factuelle ou d’un anachronisme. Mieux vaut éviter. De plus, avant d’utiliser cette expression malgré les avertissements, vérifiez que vous avez besoin d’inscrire votre intrigue dans une chronologie aussi vaste. Si ce n’est pas le cas, abstenez-vous.

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Éviter ces seuls écueils ne saurait garantir de séduire un agent littéraire ou un éditeur – d’autres facteurs entrent en ligne de compte –, mais cela devrait permettre à votre manuscrit de ne pas terminer aux oubliettes au bout de quelques pages. Cliquez sur la rubrique « Conseils » pour compléter ce billet.

©Agence Littéraire Laëns 2018

Quand la fin justifie les moyens

22 jeudi Oct 2015

Posted by Agence Littéraire Laëns in Actualités, Auteur publié, Conseils, Deuxième roman, Devenir écrivain

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écrire la fin d'un roman

La fin est le moment le plus important de votre roman. C’est à sa lecture que l’éditeur décidera de vous publier et que le lecteur choisira de recommander votre livre, ou pas.

 

Ce qu’il vaut mieux éviter :

   N’introduisez pas de nouveaux personnages, ni d’intrigues secondaires dans les quarante dernières pages. Il fallait le faire avant.

   Ne vous perdez pas dans des descriptions, flash-backs, et explications. Gardez la description à son minimum, préférez l’action et la résolution des conflits. Une histoire qui nécessite des explications n’a pas été bien racontée.

   Ne changez pas de ton. Cela donne l’impression qu’un autre narrateur a pris la relève.

   Ne sortez pas la fin de votre chapeau, elle doit être logique ; vous pouvez toutefois utiliser des revirements. Une seule contrainte : ils doivent être crédibles. Pour cela, semez des indices au cours du récit. En seconde lecture, le lecteur redécouvrira l’histoire avec un œil neuf.

Ce que vous pouvez faire :

   C’est le moment de résoudre le conflit central, ou au moins de le dénouer. Le happy end n’est pas obligatoire, mais évitez de décevoir le lecteur.

   Vous pouvez construire une fin « miroir » par rapport à votre début. Une fois la fin écrite, revenez au commencement et vérifiez que vous n’avez rien laissé d’inachevé. Attention : si votre personnage principal n’a pas assez évolué au cours du roman, la fin « miroir » va faire ressortir ce défaut.

   Finir votre roman en englobant votre intrigue dans un événement historique peut être intéressant ; à condition que vous ayez préparé le terrain et que le lecteur puisse établir un parallèle entre la résolution du conflit central et cet événement. Sinon, cela tombe à plat.

Une fin banale, ouverte ou excitante ?

Cela dépend du genre et du ton de votre roman.

– Pour le roman d’action, on préconise volontiers une fin excitante : créez un événement qui surpasse tout autre incident dans votre roman en termes d’action, de conflits, et de dialogue. Pensez au Comte de Monte-Christo d’Alexandre Dumas.

– Pour une série, vous pouvez vous permettre une fin ouverte, à condition que le conflit central du tome soit résolu. On peut l’utiliser aussi dans une nouvelle.

– La fin banale sera réussie si elle reste dans le ton de l’histoire et qu’elle respecte le personnage principal. Mais évitez-la pour un roman à suspense.

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   En tant qu’agente littéraire, un bon roman doit me donner envie de ralentir la lecture sur la fin, de résister au rythme de l’écrivain, pour rester plus longtemps avec les personnages auxquels je me suis attachée, pour savourer le ton, la voix et le style de l’auteur. Et poser le manuscrit, à regret. Ces conseils, seuls, ne sauraient garantir une fin réussie. D’autres facteurs entrent en ligne de compte. À vous de juger et de transposer ce qui convient à ce que vous écrivez.

©Agence Littéraire Laëns 2015

Comment arriver à finir son roman

14 mardi Oct 2014

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papiers-help1Vous travaillez sur votre roman depuis plusieurs années. Mais plus le temps passe, et plus le mot « Fin » s’éloigne au lieu de se rapprocher. Vous êtes sans doute tombé dans un des six pièges fatals à l’écriture. Voici comment les repérer et y remédier.

Se perdre dans les recherches 

Certains auteurs ne finissent pas, parce qu’ils n’arrivent pas à commencer. Ils ont une idée prometteuse, mais sont incapables de la développer car ils se perdent dans les recherches. Débutez l’écriture et poursuivez la collecte d’informations au fur et à mesure, selon les besoins du texte. Et rappelez-vous : pas la peine de devenir médecin légiste, si vous avez décidé qu’un personnage doit mourir après avoir ingéré du cyanure. Concentrez-vous sur ce qui vous est utile et laissez le reste.

Un plan qui n’en finit plus de finir

J’ai rencontré des écrivains qui préfèrent élaborer un plan détaillé. Un plan qui peut aller… jusqu’à 350 pages ! D’autres n’en ont pas besoin. Chacun sa méthode. Si vous choisissez de travailler avec un plan, faites en sorte que ça ne vous empêche pas de commencer à écrire. L’important est de savoir quand le plan est suffisamment avancé pour pouvoir débuter. Posez-vous la question : « Puis-je commencer à écrire ? » Si la réponse commence par « oui » (y compris « oui, mais »), allez-y… ÉCRIVEZ !

Un manque d’organisation

Quelques auteurs ne finissent jamais, car ils sont incapables d’organiser leurs informations. Récemment, j’ai parlé avec un auteur qui avait un début et une fin, mais pas de milieu. Lorsque je lui ai demandé de me parler de l’intrigue, il a énuméré une suite de personnages mais n’avait rien prévu de ce qu’ils allaient faire ! Il lui manquait la structure du récit. Et pas de structure, pas de roman.

S’éterniser sur la première phrase

On le sait, la première phrase d’un livre ou d’un chapitre est cruciale. C’est avec elle que vous accrochez le lecteur. Mais s’acharner à essayer d’écrire une première phrase parfaite et s’interdire de continuer avant de l’avoir obtenue garantit de ne jamais finir son roman. Bien souvent, votre première phrase définitive ne sera pas celle que vous avez écrite. Lors de la réécriture, vous la trouverez quelque part dans votre premier chapitre et vous réorganiserez le passage. Écrivez votre premier jet, vous reviendrez à cette première phrase plus tard.

Se censurer

« Écrire, c’est accepter de déplaire. Écrire, c’était trahir. Écrire, c’était avoir les mains sales. » — Karine Tuil, L’invention de nos vies.

Un autre piège est l’autocensure. Si vous vous censurez par prudence ou par désir de plaire, vous risquez d’écrire un texte sans saveur. Un texte qui aurait pu être écrit par n’importe qui. Un texte qui ne fait qu’effleurer son sujet. L’autocensure est néfaste car elle vous empêche d’aller au bout de vos idées. Pire : elle vous empêche d’aller au bout de vous-même. Osez écrire ce que VOUS avez à dire ! C’est ce qui donnera à votre roman un ton et un regard uniques.

Réviser sans fin

Beaucoup d’auteurs refusent de montrer un manuscrit tant qu’ils ne le trouvent pas parfait. Ils réécrivent toujours et encore le même livre. Finissent par obtenir un texte rigide et terne. Et ne sont plus capables de le voir. Si vous modifiez des passages et retournez ensuite à votre version précédente, vous faites du surplace. Laissez tomber cette recherche de la perfection qui vous paralyse et demandez-vous : « Est-ce que cela fonctionne pour le lecteur ? » C’est ce qui doit diriger l’étape de la réécriture. Tout écrit peut être amélioré, mais c’est beaucoup plus difficile d’y arriver seul. Un professionnel peut vous donner un nouvel élan. Mais personne ne pourra vous aider si vous refusez de faire lire votre manuscrit.

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Suivre ces indications ne vous garantit pas de terminer votre roman mais cela vous rapprochera du mot «Fin». Certains diront qu’un texte n’est jamais achevé, ce qui est vrai dans un sens. Même une fois publié, un livre peut souvent être amélioré. Mais pour que votre manuscrit ait cette chance, il ne faut pas qu’il reste dans un tiroir. Méthode et efficacité. Voilà ce qui doit vous guider vers l’obtention d’un manuscrit « final ».

©Agence Littéraire Laëns 2014

En tête-à-tête avec Sophie-Luce Morin, 2ème partie

02 mercredi Avr 2014

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Crédit photo : Patrick Lemay

Crédit photo : Patrick Lemay

À l’occasion de la sortie de Ma Mercedes contre un tracteur tome 2, aujourd’hui, j’ai posé quelques questions à Sophie-Luce Morin sur sa routine d’écriture, sa méthode de travail, sa conception de l’écriture. Autant de sujets qui peuvent aider les auteurs en herbe. Voici la seconde partie de l’article, résumé de notre rencontre.

Chaque auteur a sa propre routine d’écriture.  Certains se donnent un nombre d’heures fixe de travail, d’autres, un nombre de mots. Chacun a sa méthode pour se mettre à écrire, qu’il s’agisse de commencer par l’écriture d’une scène centrale, l’établissement de fiches de personnages, etc. « J’essaie d’écrire 1 000 mots par jour ou 5 000 par semaine. (…) Pour écrire sans rencontrer trop d’obstacles qui ralentissent ou coupent l’élan, j’écris au préalable mon synopsis, les scènes clés, les personnages (…), les univers soient bien définis (…). [Quand vient le temps d’écrire un roman], j’écris d’un seul élan, tant et aussi longtemps que je n’ai pas terminé le travail, à tout le moins la première ébauche. Dans ces moments-là, je ne pense quasiment rien qu’à mon histoire, qui m’interpelle (…) nuit et jour. Je ne pourrais pas mener ce train d’enfer sur une longue période. C’est exigeant physiquement et psychologiquement. »

Du synopsis au roman, il y a tout un fossé. Plusieurs méthodes de travail peuvent contribuer à structurer le récit, à en esquisser la trame. En voici une : « Une fois mon synopsis écrit, je le décortique. J’ai mon début, ma fin, et, entre les deux, quelques scènes majeures qui constituent des moments clés du récit. Je déplace régulièrement ces scènes en cours d’écriture. (…) L’écriture est comme un casse-tête : les morceaux sont là (…). Il suffit de les emboîter pour que l’image, qui avait somme toute toujours été là, apparaisse. »

Dans un roman d’apprentissage, tous les personnages sont au service d’un message. S’ils paraissent vrais, alors le lecteur recevra ce message et le fera sien. Plusieurs étapes de l’écriture fondent la crédibilité des personnages. « Mes histoires partent habituellement d’un personnage qui s’impose à moi. Je le vois, je l’entends (…) me raconter ces choses qu’il aimerait que je couche sur papier. Une fois que je me suis appropriée le personnage et son histoire, j’élabore ceux qui vont l’accompagner dans sa quête, de même que leur univers. Je leur invente un passé, un présent et un futur. (…) Je n’invente pas grand-chose, en fait : je m’inspire des gens qui m’entourent (…) et je remanie [leurs traits de caractère de telle manière] qu’il est difficile, voire impossible, qu’ils s’y reconnaissent. Il y a évidemment une part de moi dans chaque personnage, même les méchants ! »

Ces personnages, mosaïques de différentes inspirations, doivent trouver chacun une voix. Beaucoup d’auteurs débutants font l’erreur de trop en dire, ou plutôt de trop en faire dire dans les dialogues. Pour qu’une histoire demeure crédible, il faut que les dialogues le soient aussi. Éliminer le superflu, accorder des expressions particulières à chacun, écouter les personnages sont autant de techniques à exploiter. « Chaque dialogue a sa raison d’être (…). [Il est écrit] comme le serait un dialogue de cinéma ou de téléroman. Reproduire ce que des gens se diraient dans la vie courante, dans de telles circonstances, n’est pas si aisé. Je sais qu’une phrase est « parfaite » quand j’entends la musique derrière. Et je vais la chercher tant que je ne l’ai pas trouvée. »

Les différentes conceptions de l’écriture des auteurs révèlent leur rapport à ce métier, et offrent quelques pistes de réflexion. Faut-il écrire en vue de quelque chose de précis ? D’un succès éventuel ? Ou bien vaut-il mieux s’en tenir à sa propre conception ? « Ce qui compte, quand on écrit, c’est le geste d’écrire, c’est le plaisir qu’on y puise à confronter la page blanche, à chercher le bon mot, à récrire jusqu’à ce que la musique commence à se faire entendre. (…) Pour garder le plaisir d’écrire intact, il est préférable de cesser de croire qu’on est auteur seulement quand on est publié : on est un auteur quand on écrit, de la même manière qu’on est un jardinier quand on jardine. Écrire, c’est une manière de regarder le monde (…) que l’on transpose sur papier.»
Quand on considère l’art d’écrire, on pense nécessairement à l’inspiration. Mythe que Sophie-Luce Morin temporise : « Même si l’intuition ouvre la voie à la création, c’est avec logique que l’auteur en élève la structure. » Ainsi détrônée, l’inspiration ne semble plus aussi intimidante. Tout comme la peur de la page blanche. Et si un jour, la source venait à se tarir ? « À l’encontre de bien des auteurs, je suis d’avis que si vous croyez ne pas pouvoir faire autre chose qu’écrire dans la vie, c’est que votre rapport à l’écriture n’est peut-être pas le meilleur ou le plus porteur : les rapports de dépendance, en écriture comme en amour, sont en général destructeurs. »

(À suivre)

 

Savoir choisir son temps

24 lundi Fév 2014

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temps des verbesBeaucoup d’écrivains utilisent le passé simple. Ils l’adorent, le saupoudrent généreusement sur leur manuscrit et ils en mettent partout. Savoir écrire ne veut pas dire écrire au passé simple. Il faut savoir quand utiliser les différents temps. Voici les différents usages du passé simple, de l’imparfait, du présent et du passé composé. Quand on les maîtrise, on peut alors ajouter quelques nuances avec les autres temps.

1)    Le passé simple.

On l’a tous appris à l’école, le passé simple est le temps du passé qui convient aux événements ou actions passées et brèves. « Il fit irruption dans la pièce ». Mais ce n’est pas tout. Depuis Benveniste[1], on admet que le passé simple correspond au temps de l’exposition désincarnée d’un événement. Cela signifie qu’on emploie le passé simple pour énoncer un événement, et cet énoncé est désincarné, comme si l’événement décrit se racontait lui-même et non par l’intermédiaire d’un locuteur. Dans l’exemple précédent « Il fit irruption dans la pièce », il n’y a aucune intervention d’un quelconque locuteur ou narrateur. Il s’agit d’une exposition d’un fait passé et bref. En ce sens, le passé simple introduit un discours désincarné.

Plus encore, si on écrit : « Priscilla sortit après souper. Le vent froid lui cingla le visage », on se représente très bien la scène, objectivement. Mais ressent-on ce que cela décrit ? On ne peut assister à et ressentir. La mise à distance introduite par le passé simple ne permet pas au lecteur de ressentir. Cela ne veut pas dire qu’on ne doit pas l’employer, cela veut dire qu’on doit le faire en toute connaissance de cause.

Avec tout choix de temps, on doit tenir compte de la concordance des temps. L’emploi du passé simple dans une subordonnée exprime une action passée brève : « Je me reposais quand l’orage éclata. » Mais lorsqu’on emploie le passé simple dans la proposition principale, on peut être amené à utiliser l’imparfait du subjonctif dans la subordonnée pour marquer la simultanéité ou la postérité ou le plus-que-parfait du subjonctif pour marquer l’antériorité. Non seulement, cela peut être lourd, mais ces temps ne sont employés qu’en français littéraire. On peut donc les utiliser, mais uniquement si le registre s’y prête.

Enfin, trop de passé simple enlève du relief au texte.

2)    L’imparfait

L’imparfait évoque un passé que l’on voit en cours d’accomplissement. En cela, l’imparfait évoque un événement dans sa durée.

En littérature, on distingue trois emplois de l’imparfait :

–         l’imparfait comme temps de la description : « Sa peau flasque dissimulait sous ses replis une grande colère. Seul son regard trahissait son sentiment. »

–         l’imparfait comme temps de l’habitude : « Elle se levait le matin à 7h pour se rendre à son bureau. »

–         l’imparfait d’action secondaire : dans ce cas, il exprime une action qui se déroule à l’arrière-plan par apport à une action de premier plan, qui elle se décline au passé simple. « Il regardait la télévision quand la porte s’ouvrit derrière lui. »

Un dernier mot au sujet de l’imparfait comme temps de description. Plus on l’emploie et plus le narrateur reste seul. Avec lui, vient le danger d’un monologue perpétuel. Il faut donc rester vigilant et rompre à l’occasion le ronron de l’imparfait, afin d’insérer de la vie, des dialogues, de l’action.

3)    Le présent

Beaucoup de littérateurs se plaignent que les nouveaux auteurs ne savent écrire qu’au présent. Ce n’est pas vrai. Chaque époque marque sa littérature (et vice-versa). On n’écrit pas au XXIème siècle comme au XIXème. Cela dit, le présent ne peut s’employer à tout va. Sinon, il lisse et écrase le texte.

– Le présent exprime un événement qui se déroule au moment où l’on parle. C’est le présent utilisé notamment dans les reportages. « La route est encombrée en raison de travaux sur le pont. »

– On peut aussi utiliser le présent pour énoncer une vérité générale, qui a valeur de principe : « Les vampires mordent leurs victimes pour s’en nourrir. »

– On emploie également le présent parmi des temps du passé pour donner l’impression que l’histoire se déroule devant nos yeux. Par exemple, dans Le loup et l’agneau de La Fontaine :

« Un agneau se désaltérait

Dans le courant d’une onde pure.

Un loup survient à jeun qui cherchait aventure,

Et que la faim en ces lieux attirait. »

– Le présent a également une valeur d’habitude et pour cela s’adjoint un complément de circonstance : « Tous les jours, je me lève de bonne heure. »

4)    Le passé composé

Le passé composé est un temps particulièrement riche, doté d’un auxiliaire conjugué au présent et d’un participe passé. Il flirte avec le présent et le passé, mais pas seulement. En voici 6 emplois possibles :

– Le passé composé exprime une action accomplie dans le passé dont les conséquences sont liées au présent de parole : « J’ai apporté ton manteau pour ta sortie de ce soir. »

– Tout comme le présent, le passé composé peut énoncer une vérité générale, mais cette fois pour évoquer un événement qui s’est produit dans le passé et qui est susceptible de toujours se produire. On l’accompagne souvent d’un adverbe de temps comme toujours, souvent, jamais : « Tu as toujours agi ainsi avec les filles. »

– Le passé composé peut, notamment dans les dialogues, exprimer un futur antérieur : « Tu t’y mets dès maintenant et t’as fini dans 15 minutes. »

– Évidemment, le passé composé peut être employé pour exprimer une antériorité par rapport au présent : « Depuis que le jardin a refleuri, toute la famille semble plus heureuse. »

– On peut également utiliser le passé composé dans une phrase exprimant une hypothèse. Il exprime alors un futur antérieur. Dans ce cas, et ce cas seulement, on emploie le passé composé après la conjonction si. « Si tu as fini tes devoirs avant midi, tu pourras aller au centre commercial. »

– Le passé composé peut bien sûr exprimer un passé : un événement passé qui s’est déroulé une seule fois (et dans ce cas, il remplace le passé simple) « Ian est sorti avec Isabelle samedi dernier », mais également un événement passé qui s’est déroulé plusieurs fois. Dans ce dernier cas, on ajoutera un adverbe afin de marquer la fréquence. « Elle a souvent organisé des mariages dans cette salle. »

Il importe d’utiliser ces temps avec discernement. Pour savoir si vos textes exploitent correctement les temps employés, lisez-les à haute voix. Utiliser différents temps permet de mettre du rythme et du relief dans votre récit. Mais changer de temps rien que pour changer crée une sorte de cacophonie. Prenez le temps d’écouter et d’ajuster afin de trouver votre propre rythme.

©Agence Littéraire Laëns 2014


[1] Émile Benveniste est un linguiste français célèbre, né en 1902 et mort en 1976.

 

Les cinq erreurs des débutants

11 lundi Nov 2013

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poupées à découperJe suis souvent appelée à évaluer des manuscrits d’auteurs débutants. Voici quels sont leurs problèmes les plus courants quand ils créent des personnages.

Des personnages en carton découpé

Donnez des passions, des ambitions, un passé, un présent et un avenir à vos personnages. Ils devraient discuter avec leurs parents, oublier l’anniversaire d’un ami, etc. Ces petites choses du quotidien les rendent humains. Tout cela doit se passer dans les dialogues, de préférence. Le lecteur doit les voir comme des personnes réelles. Vos personnages sont crédibles lorsque les lecteurs sont capables de s’identifier à eux.

Trop de personnages

Faites de la place pour deux ou trois personnages secondaires qui influencent et soutiennent vos deux personnages principaux. Rendez-les mémorables et originaux. Donnez un nom uniquement à ceux qui jouent un rôle important dans votre livre. Les lecteurs ne veulent pas connaître le nom de la serveuse, du portier, de la réceptionniste ni de la vendeuse. Et surtout, ne nommez pas de plusieurs manières un personnage. Giselle ne doit pas devenir la journaliste un peu plus loin, ni Mme Paré dans un autre chapitre.

Trop de mots

Beaucoup d’auteurs débutants utilisent trop de mots pour décrire les pensées, les actions ou les motivations d’un personnage. Écrire bien, c’est écrire clairement et faire l’économie de mots. Pour cela, utilisez les cinq sens à chaque page, des verbes forts, des noms précis et la structure de phrase appropriée. N’essayez pas de faire du style pour le style. Des mots simples montrent tout.

Trop de pensées, pas assez d’action

La plupart des nouveaux auteurs passent trop de temps dans la tête de leurs personnages. Faites-les agir ! Un personnage doit aller de l’avant dans une histoire. Cela va permettre au lecteur de s’identifier à lui. Une autre maladresse courante : quand votre personnage passe en revue des actions une première fois, puis y réfléchit à nouveau. Si vous avez bien démontré l’idée au départ, cela suffit. Sinon retravaillez le passage.

Une mise en scène déficiente

Imaginez que vous regardez un film dans lequel les personnages vivent sur ​​un écran vierge. C’est l’équivalent d’un manque de mise en scène dans un roman. Placez vos personnages dans le trafic, chez eux et au bureau. Utilisez le décor, la nourriture, leurs livres et même leur médication pour les définir. Créer un cadre crédible dans un roman permet aux personnages de voir, sentir, entendre, goûter et toucher. Ils ne peuvent pas interagir avec un environnement s’ils n’en ont pas. Mettez vos personnages mal à l’aise. Placez-les dans un ascenseur bondé ou un embouteillage. Donnez une vie à vos personnages !

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Bien sûr, tout cela ne suffit pas à créer des personnages crédibles. Mais si vous évitez ces erreurs, vous serez déjà sur la bonne voie.

©Agence Littéraire Laëns 2013

Portrait-robot d’un lecteur

05 mardi Nov 2013

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English_Editing_and_Reviewing_logoUn livre sans lecteur reste une œuvre morte. Vous devez donc connaître et tenir compte de certaines caractéristiques du lecteur, sans toutefois vous extraire de l’écriture, exercice difficile entre tous. Qui est donc ce lecteur, qui va avoir votre œuvre en main, qui va la lire, la juger, l’aimer et la partager ?

Votre lecteur se pose toujours ces questions lorsqu’il lit et même avant la lecture, lorsqu’il découvre votre quatrième de couverture :

1) Est-ce que ce livre est pertinent pour moi ?

2)  Est-ce que cette lecture est intéressante?

3) Est-ce que lire ce livre est agréable?

Votre lecteur:

1) lit toujours entre les lignes. Par son imaginaire, il continue de faire vivre les personnages et ajoute sa propre interprétation. Par sa réflexion, il démonte et remonte votre raisonnement et l’enrichit de ses propres expériences.

2) a toujours de meilleures choses à faire. Le rythme de nos vies est trépidant, nos journées sont bien remplies. C’est vrai pour vous et c’est aussi vrai pour votre lecteur. Il faut donc saisir son attention, lui montrer que lire votre livre est plus intéressant que toutes ces choses qu’il a déjà sur sa liste.

3) n’est pas un idiot. Il n’aime pas que tout lui tombe tout cuit dans le bec. La lecture est une activité qui n’a rien de passif. Le lecteur réfléchit, analyse, tire ses conclusions, interprète. C’est pour cela que beaucoup de lecteurs sont souvent déçus lorsqu’ils voient l’adaptation cinématographique d’un livre qu’ils ont aimé. Face à l’interprétation d’un seul lecteur, qui n’est pas la même que la leur, ils ne retrouvent généralement pas toutes les dimensions, toute la profondeur qu’ils avaient appréciées dans leur lecture. Parce que le lecteur n’est pas un idiot, il revendique une certaine liberté, que vous lui offrez dans tout ce qui fait appel à ses propres facultés. Privilégiez une écriture évocatoire.
4) ne lit jamais tout. Qui va lire une description soporifique, ou pire une description qui va exiger de regarder dans une encyclopédie des plantes, de quels arbustes et fleurs vous parlez ? Écrivez tout ce qui apporte effectivement quelque chose à l’histoire, voire à l’atmosphère. Bannissez le reste, dans la mesure du possible.
5) veut être diverti. Contrairement à ce que vous pensez, ceci est également valable pour la majorité des essais destinés au grand public. Une écriture aride rend la lecture ardue. Lire votre livre doit apporter du plaisir, une satisfaction, toute chose qui fait que non seulement le lecteur souhaitera non seulement se replonger dans votre œuvre, mais qu’il la partagera aussi avec sa famille et ses amis.

Pour réussir votre relation avec le lecteur, vous devez commencer du bon pied. La grammaire est importante et les erreurs sont impardonnables. Les critiques vont étudier votre travail. Assurez-vous qu’il est impeccable. Vous devez utiliser les bons mots et apporter un sentiment d’urgence, ce qui démontre que la lecture de votre livre est absolument indispensable. Donnez-vous à votre lecteur. Prenez des risques. Une écriture tiède donne une lecture tiède. Et utilisez toujours des références crédibles.

Le premier jet en sept points

28 lundi Oct 2013

Posted by Agence Littéraire Laëns in Auteur publié, Conseils, Deuxième roman, Devenir écrivain

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premier jet

Écrire d’une seule traite le premier jet de son roman présente des avantages significatifs. En voici déjà sept qui, je l’espère, vous convaincront.

1)    En écrivant un premier brouillon du début à la fin, vous achevez un projet plutôt que d’arrêter et de recommencer encore et encore. C’est bon pour le moral et cela vous permet de garder votre souffle pour l’épreuve d’endurance, qu’est la réécriture.

2) Jusqu’à ce que vous écriviez la fin, vous n’avez pas une compréhension claire de ce qui vient plus tôt (le plan n’y suffit pas). Écrire le premier jet d’une seule traite vous permet de savoir quelles scènes ou quels éléments doivent être étoffés, histoire d’éviter une intrigue cousue de fil blanc ou l’intervention maladroite (et irritante) d’un Deus ex Machina.

3) Vous avez accompli ce que vous vous apprêtez à faire. Ok, cette phrase semble tout droit sortie de « Retour vers le futur », mais elle est vraie. Vous avez ainsi la trame nécessaire à votre roman.

4) Une fois que vous avez un squelette en place, vous êtes capable de prendre du recul et de «voir» son histoire sous un angle nouveau. Cela vous indique la manière dont elle doit être traitée.

5) Plus vous vous investissez dans l’écriture stylistique avant de passer au chapitre suivant, plus vous vous attachez aux mots. Le premier jet n’est pas affaire de style. Libéré de cette contrainte, vous pourrez couper ces trente-cinq à cent pages, qui passent habituellement dans la filière treize, sans douleur (ou presque).

6) Écrire votre premier jet d’une seule traite vous a donné un rythme de travail. Cela va vous être très utile pour la phase de réécriture, épreuve d’endurance par excellence.

7) Et soyons réalistes, un premier jet, écrit d’une seule traite, ne peut que s’améliorer.

___________________________________________

Libre à vous d’écrire comme vous le sentez. Le but est de produire du texte. Le premier jet est votre premier matériau de réécriture.

© Agence Littéraire Laëns 2013

Donnez du corps à vos textes

21 lundi Oct 2013

Posted by Agence Littéraire Laëns in Actualités, Auteur publié, Conseils, Deuxième roman, Devenir écrivain

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agence littéraire, agence littéraire laëns, agent littéraire Québec, cinq sens, coaching d'écriture, conseils d'écriture, correction de manuscrits, correction de manuscrits Québec, Frédéric Beigbeder, Les Misérables, toucher, Victor Hugo

bonhomme forceQuand vous écrivez, vous devez utiliser les cinq sens. Les lecteurs veulent faire l’expérience de ce que vos personnages voient, sentent, entendent, goûtent et touchent. Le toucher est le sens le plus ignoré par les auteurs. Il semblerait que cela soit plus difficile à décrire. Pourtant, le toucher est bien présent dans nos vies et est d’ailleurs le dernier sens, qui reste en fin de vie. Il ne faut donc pas l’ignorer. Les lecteurs s’identifient aux personnages qui se livrent avec leurs mondes.

Une description composée de détails sensoriels pénètre les couches de la conscience, et implique votre lecteur émotionnellement et intellectuellement.

Conseil de rédaction :

Les écrivains débutants ont tendance à confondre le contact avec la sensation.

Par exemple: « Je vois la rivière, j’entends les sirènes, je me sens confus. » Vous pouvez exprimer la même idée en écrivant : « Je vois la rivière, j’entends les sirènes. Je touche mon front, moite et froid. » ou « Je passe ma main sur mon front moite et froid ».

Essayez de dire toucher chaque fois que vous le pouvez et vous éviterez ce problème.

La texture décrit la façon dont on sent quelque chose quand on le touche ou qu’on le mange. J’ai dressé une liste de mots qui vous aideront à décrire ce qu’un personnage sent quand il touche quelque chose avec ses doigts ou sa peau. Et bien évidemment, cette liste est loin d’être exhaustive.

L’ABC du tactile

Abîmé, abrasif, ample, angulaire, âpre, arêtes vives

Bombé, bosselé, boursouflé, brisé, barbelé, brouillé

Cannelé, caoutchouteux, chaud, chauve, circulaire, collant, coriace, coussinné, crasseux, cratère, crénelé, crochet,

Détrempé, dense, déshydraté, distendu, doux, duveteux,

Écumeuse, élastique, émaillé, endommagé, enflé, engorgé, en relief, épais, épineux, étroit,

Ferme, flétri, frais, fragile, froid,

Gel, gélatineux, gercé, glacé, glacial, glissant, gluant, gonflé, gorgé d’eau, granuleux, gras, gratté, gravé, graveleux, grêlé, grossier,

Hérissé, huileux, humide,

Imperméable, incrusté, irrégulier,

Laineux, lisse

Malléable, mince, moite

Nervuré, noueux,

Ondulé,

Pâteux, pétillant, plat, pliable, plissé, poilu, pointu, poli, poussiéreux, propre, pulpeuse,
Rainuré, râpé, rayé, réchauds, rembourré, repassé, ridé, rigide, rouillé, rugueux
Sale, saturé, savonneux, sec, sculpté, sirupeux, solide, soyeux, spongieux, strié, en sueur,

Tendu, tiède, tissé, trempé, tricoté,
Velouté, velu, vibrant, visqueux,

Quelques exemples dans la littérature :

 

« Âmes écloses hier, fanées aujourd’hui, pareilles à ces fleurs tombées dans la rue que toutes les boues flétrissent en attendant qu’une roue les écrase. »

Victor Hugo, Les Misérables.

« Une famille, c’est un groupe de gens qui n’arrive pas à communiquer mais s’interrompent très bruyamment, s’exaspèrent mutuellement, comparent les diplômes de leurs enfants comme la décoration de leur maison, et se déchirent l’héritage des parents dont le corps est encore tiède. »

Frédéric Beigbeder, Un roman français

« C’est plus compliqué et plus pénible que la défécation notre effort mécanique de la conversation. Cette corolle de chair bouffie, la bouche, qui se convulse à siffler, aspire et se démène, pousse toutes espèces de sons visqueux à travers le barrage puant de la carie dentaire, quelle punition ! Voilà pourtant ce qu’on nous adjure de transposer en idéal. C’est difficile. Puisque nous sommes des enclos de tripes tièdes et mal pourries nous aurons toujours du mal avec le sentiment. Amoureux ce n’est rien c’est tenir ensemble qui est difficile. »

Céline, Voyage au bout de la nuit

En fouillant dans le champ lexical du toucher, on se rend compte que beaucoup de mots sont utilisés également pour décrire des sentiments et des réflexions : un ton peut être glacé, une capacité intellectuelle peut se flétrir, une personnalité peut être malléable… Si vous utilisez les mots qui évoquent le toucher, vous ajoutez au moins une dimension à votre propos et il s’enrichit d’autant.

Autopsie d’une écriture à succès

07 lundi Oct 2013

Posted by Agence Littéraire Laëns in Auteur publié, Conseils, Deuxième roman, Devenir écrivain

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Agatha Christie, agence littéraire, agence littéraire laëns, écrire un best-seller, écrire un roman à succès, best-seller, coaching d'écriture, conseils d'écriture, Elmore Leonard, John Grisham, règles d'écriture, Stephen King

agatha christieAgatha Christie a écrit quatre-vingt-cinq livres pour à peu près trois milliards d’exemplaires vendus.
Selon l’UNESCO, elle est l’auteure la plus traduite au monde. Le Livre Guinness des Records du Monde l’a sacrée l’auteure la plus vendue de tous les temps, tous genres confondus.

Quel est le secret de son succès ?
Il existe un lien entre le succès d’Agatha Christie et le langage clair et simple qu’elle emploie dans ses écrits.
« Le plus précieux de tous les talents, c’est de ne jamais utiliser deux mots quand un suffit ». ~ Thomas Jefferson
Agatha Christie semble avoir maîtrisé ce talent. Dans The Agatha Christie Code, plusieurs linguistes anglais ont analysé la façon dont elle utilise les mots. C’est son utilisation d’un langage clair qui fait qu’on lit ses œuvres facilement.
Un langage clair
Un excellent exemple : elle utilise presque exclusivement le mot « dit ». ( Les auteurs novices essaient d’utiliser des synonymes, souvent inadéquats, alors que « dit » s’impose comme le choix parfait. )

Elle n’introduit pas de nouveaux mots, mais met le lecteur à l’aise en utilisant la langue de tous les jours. Elle ne le décourage pas avec de grands mots et des phrases longues et alambiquées.

Elle ne l’ennuie pas avec des descriptions inutiles. Le lecteur est libre d’apprécier l’histoire en se concentrant sur l’intrigue.
Ses livres suivent une formule.
Ils sont tous semblables dans le style, la longueur des mots, et la longueur de la phrase. Dans Les vacances d’Hercule Poirot, Agatha Christie suit sa formule classique :
1 . Il y a un cadavre, très tôt dans l’histoire.
2 . Il y a un nombre restreint de suspects, en raison de la situation ou à cause d’une contrainte sociale.

3 . Le détective arrive.
4 . Nous suivons une série de fausses pistes.
5 . Il y a une résolution du mystère, puis la conclusion.

Un standard en matière d’écriture.

Agatha Christie n’est pas la seule à avoir réalisé l’importance d’utiliser un langage simple. Si vous étudiez l’écriture d’auteurs comme Stephen King, John Grisham, Danielle Steele, et Elmore Leonard, vous vous rendez compte qu’il existe une écriture standard idéale en matière de best-sellers.
Une fois que vous avez fini d’écrire votre roman, faites des statistiques de lisibilité sur l’ensemble du manuscrit.
Vous devriez avoir (en moyenne) :
• sept caractères par mot ; ce qui correspond au nombre de caractères que l’œil peut lire en une seule fixation,

• un indice de forme passive de moins de 5%,
• un score de lisibilité de 9 ou de 10 maximum selon le « fox index » de Gunning. Gunning est un consultant de presse américain ; sa formule = nombre moyen de mots par phrase + pourcentage de mots de trois syllabes et plus, le tout multiplié par 0,4 (un coefficient créé à l’époque pour que le nombre obtenu corresponde à une échelle éducative américaine).

Son échelle de valeur :

16 et + : Livres universitaires

12 et + : Commence à être difficile pour le grand public

10 : Score moyen des journaux américains

9 : Reader’s Digest

6 : Bandes dessinées

En français, il faudra être moins sévère car les mots anglais sont plus courts et le taux de redondance de l’anglais est inférieur à celui du français. On peut prendre par exemple des mots de 4 syllabes et plus au lieu de 3.
• Écrivez à la voix active, en utilisant des mots compréhensibles.

N. B. : Ceci n’est qu’une analyse du langage employé par des auteurs de best-sellers, mais il n’est nullement question de démarche artistique ni du sujet de l’intrigue.

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