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Agence Littéraire Laëns

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Agence Littéraire Laëns

Archives de mot-clé : poésie

Merci, Julie.

04 mardi Nov 2025

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Mots-clés

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Le 28 octobre dernier, Julie Stanton est décédée. La phrase est brutale; le fait ne l’est pas moins. Dix jours auparavant, elle travaillait sur son dernier manuscrit intitulé Ta mort me tue (elle aimait imaginer que le comité de lecture tordrait du nez devant ce titre, tout en ajoutant: « ils vont dire que c’était prémonitoire ». Et cette perspective l’amusait beaucoup). On a beaucoup parlé de l’engagement de ses textes, des injustices qu’elle dénonçait, de l’espoir qui affleurait toujours son propos, mais ce qui traverse en premier lieu son œuvre, c’est ce qui la nourrissait au quotidien: l’amour.

Julie Stanton
Cr. Photo : Régis Mathieu
  • L’amour des siens (Élie ma joie, Mémorial pour Geneviève et autres tombeaux, L’ultime lettre d’amour, Ta mort me tue) et notamment de sa fille, Geneviève, décédée de la sclérose en plaques

tu es venue de chair et de sang

avec une odeur de sucre

j’avais le total excès de toi

l’impudeur de la passion

ses délices terribles

le lexique des dangers

à portée de la main

devant la possibilité du malheur

les coups bas des dieux

leur machine à broyer

qu’importait je t’adorais

(Mémorial pour Geneviève et autres tombeaux, p. 23)

  • l’amour de la vie (Dans le blanc des âges, Le Bonheur, cet illusionniste, L’ultime lettre d’amour),

Je veux connaître la suite toute la suite

la globalité de la suite.

La source les épis; les générations qui mettront le feu aux poudres.

Souhaitons que ce soit vrai.

(Dans le blanc des âges, p. 50)

Il y eut un soir

il y eut une aurore

des lendemains

multipliés par dix et mille.

Puis nous avons cessé

de compter.

Ça ne serait jamais assez.

(L’ultime lettre d’amour, p. 61)

  • l’amour de la littérature (On pense évidemment à Requiem pour rêves assassinés: Hommage à Pablo Neruda, qui lui avait valu d’être reçue en grande pompe à la Chascona, mais toute son œuvre est traversée de citations de poètes auxquels elle souhaitait rendre hommage). Ce que l’on connaît moins de Julie Stanton, c’est cette faim inextinguible de littérature qui la caractérisait. Elle lisait comme on respire. Elle lisait les titres qui faisaient la rentrée littéraire, Dominique Fortier avec fidélité et assiduité, Kim Doré, Audrée Wilhelmy, Kim Thuy, Catherine Mavrikakis, Martine Delveaux, Kateri Lemmens, Jean-François Beauchemin, Laure Adler, Maylis de Kerangal, Louise Glück, Marguerite Duras, Amélie Nothomb, Édouard Louis, entre autres. Julie Stanton était une lectrice exigeante, fréquentait assidûment les bibliothèques de Québec (la dernière année, « sa » bénévole lui était très précieuse), ainsi que la librairie du Quartier « Ils sont si gentils qu’ils me portent les livres à ma porte. »

  • l’amour de l’humanité et de notre planète, qui traverse toute son œuvre

L’oubli

de ce qui aura été pour tes pères et mères

sur des myriades de générations le cri

premier fugitif et terrifiant. Gardiens

d’une telle opulence. Tant de caribous!

Tant de rivières intactes! Ça papillonnait

de monarques, de lutin givrés et de

noctambules sombres. Les sources abon-

daient dans les gosiers.

(Nos lendemains de feu, p. 25.)

  • l’amour et la foi en la jeunesse,

Votre vieux monde nous vous le laissons

nous en inventerons un nouveau ça

devrait changer d’allure redevenir d’une

grande beauté après que nous aurons

semé la pagaille ici là partout pour donner

libre cours à l’espérance rageuse le futur

aura le cran de notre jeunesse en herbe

entendez-vous dans vos tours d’ivoire cla-

quer les sabots virtuels de nos chevaux de

bataille on jurerait qu’ils sont vrais tous

au galop tous à la charge.

(Nos lendemains de feu, p. 69)

  • l’amour de la sensualité

Les marées d’équinoxe

les paysages le souffle coupé.

L’aurore la falaise le grandiose

lui et moi

son œil mon œil.

Le carrousel des souvenirs.

Au lit, je les dénude

le lit s’embrase.

Je brûle

toujours avec ferveur.

(Dans le blanc des âges, p. 22)

  • L’amour pour son mari, Régis Mathieu (L’ultime lettre d’amour, Dans le blanc des âges, Ta mort me tue)

Chaque 12 mai, tu es là mais plus là.

Pour la première fois

ton vertigineux manteau de suède

ton feutre à la Harrison Ford dans Indiana Jones

ta sacoche lourde de tes passions.

Déjà conquise.

(Ta mort me tue, à paraître)

Il est difficile de conclure sur une vie que l’on aimerait inachevée, inachevable. Alors pour que la poète jamais ne meure, lisez. Lisez Julie Stanton. Découvrez la force de ses mots, traquez les indices et devinez la Femme (oui, je lui ai mis une majuscule).

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©Agence littéraire Laëns 2025

Le 12 août, j’achète un livre québécois. Et vous?

04 lundi Août 2025

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Cette année, voici trois ouvrages, très différents les uns des autres. Un thriller, un roman féministe et de la poésie. Trois autrices: Sophie-Luce Morin, Marie Daoust et Julie Stanton.

Tout d’abord, Tu m’appelles Amalia, de Sophie-Luce Morin, La Rocade.

Couverture du roman, Tu m'appelles Amalia, de Sophie-Luce Morin

Si Sophie-Luce Morin a déjà écrit plus d’une vingtaine d’albums et de romans jeunesse et trois romans pour adultes, Tu m’appelles Amalia, est son premier thriller.

On y fait la connaissance de Jeanne Rivard, au moment où elle vit dans un chalet reculé, en pleine forêt. L’homme qui l’accompagne l’appelle Amélia et se dit son père. Un détail: Amalia n’a pas vu son père depuis plusieurs années, et cet homme, s’il a à peu près son âge, ne lui ressemble pas. Et puis ce qu’il lui raconte n’éveille aucun souvenir en elle. Qui est cet homme? Que lui veut-il?

Pour lire un extrait, cliquez ici.

Un excellent thriller psychologique, qui se déploie au fil des saisons.

Tu m’appelles Amalia est disponible sur le site des libraires et sur Amazon.

*****

Un océan de différences, de Marie Daoust, Goélette Éditions.

Un océan de différences, premier roman de Marie Daoust

Premier roman de Marie Daoust, Un océan de différences met en scène deux femmes de la même famille, séparées par le temps et par un océan de différences. La première, Marie, fait partie de cette génération qui va faire de l’émancipation son credo. Elle a soif de soleil, de liberté et est prête à traverser le monde pour la trouver. Alors qu’elle trace un bilan de sa vie, la seconde, Florentine, surgit du passé pour se raconter à son tour. S’installe alors entre ces deux femmes une correspondance intime et universelle, par-delà le temps et les océans.

Extrait: Mon pays d’origine est un pays de glace. J’en ai choisi un autre, de soleil et de sable rouge. J’ai laissé derrière moi les lacs, les rivières et les cormorans pour les kookaburras et la mer. On émigre facilement quand on a vingt ans. Mais avec les années, nos racines nous manquent, et la seule mention de notre pays nous attriste. Le mot « Québec » roule sur ma langue, tourne dans ma bouche et se propage dans tout mon être. Dans le mot « Québec » vit cette fillette que j’étais, en canot, sur un grand lac du Nord.

On ne choisit pas son pays de naissance; on l’aime. Celui que l’on choisit, on s’y adapte, on apprend à l’aimer. Je suis une vraie Québécoise « pure laine ». J’ai appris l’anglais avec difficulté, peur et humilité. Je maîtrise maintenant cette langue comme si c’était la mienne. Je ne sais plus si mes rêves se déroulent en français ou en anglais, mes phrases sont parfois confuses et des mots des deux langues s’y marient. Et les années passent. Mon pays me manque un peu plus chaque jour. Le vide dans mon cœur s’agrandit chaque mois qui s’écoule. J’ai perdu doucement la saveur des mots familiers.

*****

Dans le blanc des âges, de Julie Stanton, Écrits des forges.

Dans le blanc des âges, Julie Stanton

Julie Stanton installe sa poésie au centre même d’une histoire intime, celle d’une femme qui a décidé d’afficher son ardent désir de vivre face à la vieillesse et à la mort. Dans le blanc des âges recèle la gravité de l’inévitable dans un face à face rarement abordé si crûment. L’avancée en âge n’empêche aucunement cette battante de chercher encore et toujours à donner un sens à sa vie ni de fouiller l’univers et l’humanité en quête d’espérance.

Extrait:

Pour l’heure

il s’agit de vivre

tout entière dans ma peau mes os.

Sans nulle expérience du futur

ni boussole ni lorgnette, j’agrandis

mon territoire

dès qu’au sortir des draps je pose pied à terre.

À défaut de courir je traque les mots les célèbre les encre les apostrophe quand ils me résistent les supplie de revenir c’est avec eux que je dors ils m’étreignent au milieu de mes amours perdues.

               

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Dans le blanc des âges

06 lundi Mai 2024

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Quand la pyramide des âges s’inverse, l’âgisme rampe et s’installe impunément dans la société, la vieillesse devient un tabou. Et aujourd’hui, nous n’y échappons pas. C’est dans ce contexte que vient de sortir le nouvel opus de Julie Stanton: Dans le blanc des âges (Écrits des Forges).

Toujours à la pointe de l’actualité qui nourrit sa poésie, Julie Stanton nous invite à regarder la vieillesse, tout droit, dans la lumière crue, dans le blanc des âges, avec autant de vitalité que de lucidité et de tendresse. Une poésie à découvrir, surtout quand on croit que « les vieux » forment une caste à cacher sous le tapis.

Un recueil attendu: « Julie Stanton, la doyenne de nos poètes, impose un grand désir de vivre dans sa poésie de résistance au temps, à la dilution des passions. Dans Le blanc des âges, comme on dit « dans le blanc des yeux », le courage d’une femme traduit la volonté de qui affronte sa vitalité malgré ce qui vient. « Livre-bilan », vibrant, n’évitant ni la désolation ni la détermination à poursuivre les mots justes, posés à même le coeur des choses, dans le tremblement d’une vive colère « de braise et de marbre ». Cette irrigation sanguine se fraie un chemin entre « la fureur du premier sang / et le flux de l’apaisement ». Toujours aussi pertinente, cette poésie contient des perles de tendresse. » [Hugues Corriveau, in La poésie d’ici en quelques recueils, Le Devoir, 20.01.2024]

Mot de l’éditeur:

Dans le blanc des âges, Julie Stanton

Julie Stanton installe sa poésie au centre même d’une histoire intime, celle d’une femme qui a décidé d’afficher son ardent désir de vivre face à la vieillesse et à la mort :

je ne sais
comment détricoter les lignes de ma vie
entre la fureur du premier sang
et le flux de l’apaisement

Dès lors, Dans le blanc des âges prend la forme d’un livre-bilan. Voyant l’addition des traces laissées par le temps et par les épreuves, la narratrice note que par-delà ses « jolis mensonges fardés » brille toujours « le vermeil de mon regard ».

J’ai conservé
d’Elle la révolte
devant le saccage du monde
l’absence de contrition
de rédemption.
Quand Elle ressurgit
de braise et de marbre
j’ai les saintes colères
de mes quinze ans.

Dans le blanc des âges est un recueil à de poèmes à la beauté inéluctable, qui recèle la gravité de l’inévitable dans un face à face rarement aussi crûment abordé. L’avancée en âge n’empêche aucunement cette battante de chercher encore et toujours à donner sens à sa vie. Ni de fouiller l’univers et l’humanité en quête d’espérance. De cette manière, elle surveille « L’éclaircie entre deux fins du monde ».

Au sujet de Julie Stanton :

Julie Stanton est poète et romancière. Née à Québec, elle y pratique divers métiers de l’écriture à partir des années 80, dont le journalisme indépendant[1]. Elle fait partie de la délégation des poètes québécoises, qui ont participé en 1997 et 1999 à la « Rencontre Internationale de Poésie féminine Contemporaine de Langue Française », qui s’est déroulée à Paris, sous les auspices des Messagères du poème. Julie Stanton a publié en revues dans Arcade, Estuaire et Le Sabord au Québec, dans Envol en Ontario, dans Les Cahiers Bleus, Midi, Le Temps Parallèle et Lieux d’Être en France. Elle a collaboré à plusieurs anthologies, tant au Québec qu’en France ou au Mexique.

En 2004, Requiem pour rêves assassinés : Hommage à Pablo Neruda[2] est lancé en présence de l’écrivaine à La Chascona[3] et est finaliste en 2005 pour le Prix Alain-Grandbois de l’Académie des lettres du Québec. En 2011, Parfaitement le chaos suivi de Élie ma joie est reçu comme « un solide recueil ciselé aux flammes et aux souffrances ». La même année, Carnets de l’Isle-aux-Grues reçoit le Prix du Patrimoine des régions de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches dans la catégorie interprétation et diffusion.

Finaliste aux Prix littéraires du Gouverneur général 2014 dans la catégorie «Poésie» pour Mémorial pour Geneviève et autres tombeaux (2013), Julie Stanton voit Le Bonheur cet illusionniste être publié par Les Écrits des Forges en mars 2017, suivi de L’ultime lettre d’amour en 2019, puis Nos lendemains de feu en 2021. Dans le blanc des âges est son dernier recueil en date.

[1] Lauréate des Grands Prix des Magazines du Québec en 1992, 1994 et 1995.

[2] Traduit en espagnol par Victor Hugo Ramos et publié en Argentine par Ediciones Botella al Mar sous le titre : Réquiem por sueňos asesinados en septembre 2017.

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Gabriel Osson lance Tambours et assons

10 mardi Août 2021

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Gabriel Osson lance aujourd’hui son premier extrait «Tambours et assons» de l’album D’ici et d’ailleurs disponible en octobre 2021.

Le projet : Gabriel offre une performance poétique des textes qu’il a écrits pour son prochain recueil D’ici et d’ailleurs, à paraître en octobre 2021 aux Éditions Terre d’accueil. Il interprète ses poèmes adaptés pour la scène sur la musique de Dieufaite Charles.

Identité : Entre Haïti et Toronto, ce sont les couleurs de Gabriel qui se déclinent comme autant d’instantanés de ses deux pays. Entre amour et nostalgie, bonheur et consternation, Gabriel Osson nous invite à le suivre dans un parcours célébrant les origines, la transmission de la mémoire et les perspectives d’avenir.

Tambours et assons : Ce texte est un appel à se réunir, à œuvrer pour le développement du pays et à conquérir sa liberté. Les tambours et assons sont des instruments de musique traditionnelle également utilisés dans le Vaudou.

Gabriel Osson, Agence littéraire Laëns

Gabriel Osson (Cr. Ph. : Christine Bérubé)

L’artiste : Romancier finaliste au prix Christine-Dimitriu-van-Saanen en 2017, lauréat du prix Alain-Thomas 2021 et artiste peintre franco-ontarien, Gabriel Osson est né à Port-au-Prince en Haïti. Auteur des romans Hubert, le restavèk et Le jour se lèvera, tous deux publiés aux Éditions David, il est également président de l’Association des auteurs et auteures de l’Ontario français (AAOF) depuis 2018. Il anime l’émission hebdomadaire « Franco Découvertes » à la radio de Toronto, CHOQ FM 105.1. En 2019, Radio Canada dresse son portrait dans une série d’articles consacrée aux 25 personnalités noires franco-ontariennes les plus influentes.

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Nos lendemains de feu, poème sur un monde en cendres

14 lundi Juin 2021

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Éditions Écrits des forges, écologisme, Environnement, Greta Thunberg, Julie Stanton, militantisme environnemental, Nos lendemains de feu, poésie, poésie québécoise, Requiem pour rêves assassinés

Julie Stanton nous offre un nouveau livre de poésie aux Éditions Écrits des Forges, son douzième : Nos lendemains de feu.

Nos lendemains de feu

Avec Nos lendemains de feu, la poète explore la beauté de notre planète et se désole de ce qui en disparaît. Qu’est-ce qui motive notre instinct de destruction? Notre aveuglement volontaire? Notre voracité du luxe? Notre amour immodéré pour la futilité? Que laisserons-nous en héritage aux générations futures?

Tu
avais beau tourner le regard d’est en ouest, scruter les savanes
d’Afrique, interroger les mers du Sud, les côtes de l’Australie,
où donc les cortèges de girafes, les parades de rorquals bleus,
les bancs de coraux s’étaient-ils évanouis ?
Les stocks de poissons s’épuisaient
Sitôt que tu les touchais
Des huîtres croupissaient dans les tréfonds, scellées de plomb.
Ça n’en finissait plus de fossiles.

Après avoir fait son mea culpa, Julie Stanton se place en retrait et laisse la parole aux jeunes, à ceux et celles qui clament dans un souffle un nouveau credo pour une Terre nouvelle.

Quelque part sur Terre elle dit je ne veux pas mourir avant d’avoir vécu tandis qu’ailleurs sur Terre d’autres voix fusent envahissons la rue les trottoirs les esprits nous sommes les Résistants sortis de l’ombre allons vent debout devant les banques qui spéculent sur la faim les parlements insensibles les milliardaires des pesticides les décideurs cannibales nous les enfants du XXIe siècle nous confronterons la langue du profit à tout prix à celle de nos idéaux ce sera la tour de Babel pour le meilleur et pour le pire mais ce sera go ! go ! go !

Si Nos lendemains de feu s’inscrit dans la continuité de l’œuvre de la poète, il crée également une rupture dans la forme du discours et dans le ton. Un texte résolument engagé et contemporain. Du côté visuel, la facture de la couverture n’est pas sans rappeler la maquette jadis utilisée par les Éditions Écrits des forges, qui fêtent cette année leurs 50 ans; les encres de Danielle Stanton apportent une légèreté graphique tout en illustrant la désintégration de notre monde .

Julie Stanton

Cr. Photo : Régis Mathieu

Au sujet de Julie Stanton :

Julie Stanton est poète et romancière. Née en 1938 à Québec, elle y pratique divers métiers de l’écriture à partir des années 80, dont le journalisme indépendant[1]. Elle fait partie de la délégation des poètes québécoises, qui ont participé en 1997 et 1999 à la « Rencontre Internationale de Poésie féminine Contemporaine de Langue Française », qui s’est déroulée à Paris, sous les auspices des Messagères du poème. Julie Stanton a publié en revues dans Arcade, Estuaire et Le Sabord au Québec, dans Envol en Ontario, dans Les Cahiers Bleus, Midi, Le Temps Parallèle et Lieux d’Être en France. Elle a collaboré à plusieurs anthologies, tant au Québec qu’en France ou au Mexique.

En 2004, Requiem pour rêves assassinés : Hommage à Pablo Neruda[2] est lancé en présence de l’écrivaine à La Chascona[3] et est finaliste en 2005 pour le Prix Alain-Grandbois de l’Académie des lettres du Québec. En 2011, Parfaitement le chaos suivi de Élie ma joie est reçu comme « un solide recueil ciselé aux flammes et aux souffrances ». La même année, Carnets de l’Isle-aux-Grues reçoit le Prix du Patrimoine des régions de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches dans la catégorie interprétation et diffusion.

Finaliste aux Prix littéraires du Gouverneur général 2014 dans la catégorie «Poésie» pour Mémorial pour Geneviève et autres tombeaux (2013), Julie Stanton voit Le Bonheur cet illusionniste être publié par Les Écrits des Forges en mars 2017. Son nouveau recueil, L’ultime lettre d’amour, est sorti le 8 mai chez le même éditeur.

[1] Lauréate des Grands Prix des Magazines du Québec en 1992, 1994 et 1995.

[2] Traduit en espagnol par Victor Hugo Ramos et publié en Argentine par Ediciones Botella al Mar sous le titre : Réquiem por sueňos asesinados en septembre 2017.

[3] L’une des maisons-musées dédiées à la mémoire du poète et siège de la fondation Neruda à Santiago, au Chili.

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Julie Stanton traduite en espagnol

29 vendredi Sep 2017

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Réquiem por suenos assesinadosDepuis quelques jours, le recueil de poésie, Requiem pour rêves assassinés Hommage à Pablo Neruda, de Julie Stanton (Éditions Les heures bleues) est disponible en Argentine sous le titre Réquiem por sueňos asesinados (Ediciones Botella al Mar), traduit par Victor Ramos.

À sa sortie en 2004, Requiem pour rêves assassinés avait remporté un beau succès critique et avait notamment valu à Julie Stanton d’être finaliste en 2005 au prix Alain-Grandbois de l’Académie des lettres du Québec et invitée à La Chascona, maison-musée de Pablo Neruda, à Santiago/Chili : « Nous célébrons qu’une poétesse du Nord de l’Amérique, à une distance si grande des volcans, des pierres, des fleuves, qui nourrissent l’œuvre de Neruda, à une telle distance des indiens, des mineurs et des paysans pauvres, à une telle distance du réalisme magique de l’Amérique du Sud, ait su capter les racines de l’humanisme nérudien, et soit arrivée à partager son invitation à s’engager du côté du peuple innombrable et ses luttes plus que séculaires. » [Luis Alberto Mansilla]

Quelques échos dans les médias :

Requiem pour rêves assassinés

07.08.04       Le Devoir : «D’une belle construction, entre la fresque musicale et le récit, ce chant des morts est aussi un appel à combattre la noirceur qui nous entoure, celle qui tua les Lorca et les Neruda, celle qui décime les populations.» [Thierry Bissonnette]

19.08.04          Voir : «Dans ce chant poétique, Julie Stanton rend un hommage poignant au poète chilien. L’écrivaine québécoise mêle à sa poésie les vers de cet homme profondément engagé dans son temps, qui fit entendre son cri de révolte dans le monde entier. Neruda accompagne la centenaire dans ses va-et-vient entre l’hier, l’instant, dans un tortueux « passé décomposé au présent ». Au bord de la vie, sur le seuil de la mort, Neruda est son pont entre deux mondes: « Et t’avoir lu / Pablo Neruda / rend moins navrant / le fait de partir, / manifestement. / Tù tambien estàs lejos, ah màs lejos que nadie. / Oui / toi aussi tu es loin, ah plus loin que personne. / Du côté de la vérité / qui n’est pas ici« . La vérité, voilà ce qui seul compte en cette heure de bilan, en cette heure du jugement. Une voix sortie de nulle part brise le silence de la solitude et vient, comme un refrain, poser à la centenaire ses ultimes questions: « Mortelle, où vas-tu-tu? Mortelle, que quittes-tu? Mortelle, que souhaites-tu ? » La « singulière Mortelle aux identités plurielles » remonte le fil de sa longue vie. Témoin de tout un siècle, elle s’immisce dans la conscience des hommes et des femmes qui l’habitent, parcourt leurs destins maudits, célèbre leurs combats et pleure leurs rêves assassinés. Énigmatiques jeux de miroirs, qui renvoient à une même tragédie. Voix empreintes de gravité, qui font écho au chaos du monde. (…) Prière des morts dédiée aux femmes qui ne désespèrent pas de rêver, Requiem pour rêves assassinés est un chant à la fois charnel et incantatoire, rempli d’émotion et de gravité. L’évocation des souvenirs de cette femme et de ses incertitudes face à la mort place le lecteur au centre de ses joies, de ses désillusions, de ses angoisses. Les photographies de Régis Mathieu et quelques fables allégoriques sur des concepts aussi vastes que le bonheur ou la haine viennent ponctuer le chant, qui acquiert une valeur universelle. Julie Stanton signe une œuvre d’une grande beauté. [Marie Dormoy]

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Le Bonheur cet illusionniste

28 mardi Fév 2017

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Après Mémorial pour Geneviève et autres tombeaux (Éditions Les Heures Bleues, 2013), finaliste aux Prix littéraires du Gouverneur général 2014 dans la catégorie « Poésie », Julie Stanton revient ce 8 mars avec un nouveau recueil : Le Bonheur cet illusionniste.

 

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Entre fable poétique et réflexion philosophique, Le Bonheur cet illusionniste interpelle le personnage du Bonheur dans une odyssée de la Terre à la Lune, au nom de l’humanité déclinée dans un « nous » à la fois un et multiple — les Sages, les reines très lasses, les patriarches à l’œil d’acier, les hommes avec leurs cicatrices, les femmes d’automne, les vierges au corsage bouleversant, les puceaux d’une prodigieuse disponibilité, les enfants rossignols. Au prix des ravages infligés à la Terre, l’humanité poursuit sans relâche sa quête du bonheur, qui file, passe, s’attarde parfois, disparaît, revient et repart. Le Bonheur cet illusionniste en convoque les images à travers les âges et les cultures et propose de réfléchir aux échos que les générations actuelles en ont conservé.

Julie Stanton met ici en lumière l’illusion de permanence du bonheur et nous invite plutôt à cultiver la joie, cette intériorité indépendante de tout objet extérieur.

Extrait :

Il a surgi sans pudeur

dans le champ tumultueux de nos concupiscences

avec l’air de ne pas y toucher

pour voir si nous tiendrions

sur le fil ténu de nos résistances.

 

Le Bonheur rose de plaisir

sans rougir

d’avoir hissé son drapeau

noir déjà.

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Julie Stanton _ Crédit photo : Régis Mathieu

L’auteure : Julie Stanton est poète et romancière. Née en 1938 à Québec, elle y pratique divers métiers de l’écriture depuis 40 ans, dont le journalisme indépendant[1]. Elle fait partie de la délégation de poètes en 1997 et 1999, à la « Rencontre Internationale de Poésie féminine Contemporaine de Langue Française » à Paris. Julie Stanton a publié en revues dans Arcade, Estuaire et Le Sabord, au Québec, dans Les Cahiers Bleus, Midi et Lieux d’Être, en Europe. Elle a collaboré à plusieurs anthologies, tant au Québec, qu’en France ou au Mexique[2].

En 2004, Requiem pour rêves assassinés : Hommage à Pablo Neruda est lancé en présence de l’écrivaine à La Chascona[3] et est finaliste en 2005 pour le prix Alain-Grandbois de l’Académie des lettres du Québec. En 2011, Parfaitement le chaos suivi de Élie ma joie est reçu comme « un solide recueil ciselé aux flammes et aux souffrances ». La même année, Carnets de l’Isle-aux-Grues reçoit le Prix du Patrimoine des régions de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches dans la catégorie interprétation et diffusion.

Bibliographie et prix honorifiques de Julie Stanton

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[1] Lauréate des Grands Prix des Magazines du Québec en 1992, 1994 et 1995.

[2] Anthologie de la poésie des femmes au Québec, des origines à nos jours (Remue-Ménage) ; 80 voix au féminin (Arcade); Carnavalesques 5. Revue de découverte des écritures contemporaines Voix des femmes des Amériques (Éditions Aspect/Nancy) ; et Constelación de poetas francófonas de cinco continentes (Universidad Nacional Autonóma de México).

[3] l’une des maisons-musées dédiées à la mémoire du poète et siège de la fondation Neruda à Santiago, au Chili.

©Agence Littéraire Laëns 2017

Julie Stanton au SILQ 2016

06 mercredi Avr 2016

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Mots-clés

agence littéraire laëns, Éditions Les Heures Bleues, Julie Stanton, Mémorial pour Geneviève et autres tombeaux, poésie, Prix du GG, Prix Littéraires du Gouverneur Général, Salon International du Livre de Québec, SILQ

Julie Stanton

(Crédit photo : Jacques Talbot)

Venez rencontrer Julie Stanton au Salon International du Livre de Québec. Elle vous dédicacera Mémorial pour Geneviève et autres tombeaux (Heures bleues) pour lequel elle a été finaliste aux Prix littéraires du Gouverneur Général dans la catégorie Poésie.

Où ? Au kiosque 288.

Quand ? Jeudi de 17h à 19h et samedi de 19h à 21h.

 

©Agence Littéraire Laëns 2016

Martyne Pigeon sur Alpha 42

20 mardi Jan 2015

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Mots-clés

Boomerang éditeur, crowdfunding, Il pleut des pachydermes, indiegogo, la boite à monstre, Maison Félix-Leclerc, Martyne Pigeon, poésie, résidence d'écriture, sociofinancement

Martyne

 Ce soir à 20h00, Martyne Pigeon sera sur les ondes d’Alpha42 pour son projet littéraire en résidence de création à la Maison Félix-Leclerc de Vaudreuil. Elle parlera aussi de sa campagne de levée de fonds IndieGogo afin de mener à bien la réalisation de ce recueil de poésie.

Martyne est publiée aux éditions Boomerang, dans la collection « C’est la vie ! » sur le thème de la différence, mais aussi aux éditions Astéroïde en format numérique. Sa poésie est diffusée dans la revue de création littéraire Lapsus ainsi que dans le fanzine culte Horrifique. Martyne Pigeon mène plusieurs projets d’écriture de front, dont un recueil de poèmes, un roman pour jeunes adultes et deux autres romans pour la collection « C’est la vie ! »

La collection : C’est la vie ! est une série de romans illustrés, écrits en gros caractères, pour les lecteurs débutants portant sur des thèmes de la vie quotidienne que vivent les enfants ou un de leurs proches (différences, problèmes de comportement, séparation, famille reconstituée, garde partagée, divorce, école, vie sociale, etc.). Chaque roman est illustré et se termine par un glossaire et des quiz accompagnés d’un solutionnaire. De plus, un jeu complémentaire est offert sur Internet.

Titres disponibles :

La boîte à monstre (Illustrations de Raymond Parent), Boomerang Éditeur, 48 p., ISBN 978-2-89709-017-3, 12.95 $. Dès 7 ans

Il pleut des pachydermes (Illustrations de Raymond Parent), Boomerang Éditeur, 48 p., ISBN 978-2-89709-018-0, 12.95 $. Dès 7 ans

 

©Agence Littéraire Laëns 2015

Portrait de Julie Stanton

01 samedi Nov 2014

Posted by Agence Littéraire Laëns in Actualités, Rencontres d'auteurs

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Mots-clés

agence littéraire laëns, agent littéraire Québec, Éditions Les Heures Bleues, Bernanos, CKRL, Claude Beausoleil, Conseil des Arts du Canada, correction de manuscrits, correction de manuscrits Québec, Denys Lelièvre, Gaston Miron, Julie Stanton, L'homme rapaillé, Marguerite Duras, Mario Brassard, Mémorial pour Geneviève et autres tombeaux, Pierre Duchesneau, poésie, Printemps des poètes, Prix Littéraires du Gouverneur Général, promotion des auteurs, promotion du livre, rituel d'écriture, Saint-Exupéry, univers francophone

Salon du livre 2014

(Crédit photo : Jacques Talbot)

Julie Stanton est finaliste aux Prix littéraires du Gouverneur général 2014 dans la catégorie «Poésie» pour Mémorial pour Geneviève et autres tombeaux (Éditions Les Heures bleues). À cette occasion, Pierre Duchesneau a fait une entrevue avec elle et en a tiré un portrait de la poète, paru le 31 octobre dans « L’actualité », et qu’il m’a gentiment permis de reproduire ici. Suivent des extraits de Mémorial pour Geneviève et autres tombeaux lus par Julie Stanton et présentés à l’émission Univers francophone diffusée sur les ondes de CKRL à Québec, et animée par Denys Lelièvre à l’occasion du Printemps des poètes en mars 2014.

Raconte-moi un auteur : Julie Stanton

«Quel est votre rituel d’écriture ? Avec quel auteur prendriez-vous le thé ? Quel est l’ouvrage qui vous a marqué ? L’actualité a demandé aux finalistes des Prix littéraires du Gouverneur général de parler de leur métier… et de ce qui les inspire. Julie Stanton, finaliste dans la catégorie «Poésie», s’est prêtée à l’exercice.

Comment est né le désir d’écrire chez vous ?

Un jour, j’ai entendu le poète Claude Beausoleil dire que le goût d’écrire lui était venu de l’exclusion. Natif du quartier Saint-Henri, à Montréal, il faisait allusion à la différence de classe. Et j’ai alors réalisé que moi aussi, c’est en quelque sorte l’exclusion qui m’a amenée à me retirer en moi-même pour écouter mes voix intérieures et plonger dans les mondes imaginaires.

À la préadolescence, je suis devenue assez boulotte et je n’aimais pas me mêler aux autres, préférant m’isoler des heures entières dans la lecture — particulièrement lors de mes visites chez ma grand-mère, où il y avait une vaste lingerie avec un puits de lumière. J’y passais des heures avec les livres de Berthe Bernage. Déjà, je savais que je voulais écrire. Ma première petite histoire parlait d’une mignonne souris… qui avait osé affronter le monde. Elle a été publiée dans Le Soleil, à l’intérieur du Courrier de l’oncle Nic, tenu par la journaliste Renaude Lapointe (devenue, plus tard, sénatrice). J’avais une dizaine d’années. La route était tracée…

Par la suite, j’ai lu Saint-Exupéry et plusieurs mystiques comme Bernanos, Léon Bloy, Pierre Teilhard de Chardin, Jacques et Raïssa Maritain. Je n’avais pas 15 ans! Je n’y comprenais rien, sinon une sorte d’élévation. Je voulais devenir carmélite… et aussi être mère ! Je me suis mariée. J’ai eu quatre enfants, dont Geneviève, mon aînée. À mon insu, ces lectures ont nourri ma quête de poésie.

Quel est votre rituel d’écriture ?

J’écris la nuit. Couchée autour de 20 h 30, je me lève vers 1 h 30 et j’écris jusqu’à environ 6 h, dans le silence le plus profond. Le jour, je corrige… ou je cherche désespérément un mot ! Que je marche, que je nage ou que je cuisine, je cherche ce mot jusqu’à l’obsession.

Mémorial pour Geneviève et autres tombeauxJ’ai déjà rédigé certains livres sur fond de musique grégorienne. Maintenant, oui, je préfère le silence. Et, lorsque possible, la solitude presque totale. Ainsi, Mémorial pour Geneviève et autres tombeaux a été écrit à l’Isle-aux-Grues, entre juillet et décembre 2012 ; seule, au milieu du fleuve, mais sachant que les gens de la communauté étaient là si une situation particulière nécessitait de faire appel à leur soutien.

Lorsque l’ordinateur est arrivé dans ma vie, j’ai clamé que jamais, mais jamais je ne créerais sur ce bidule, car écrire de la poésie, pour moi, c’était faire l’archéologie de l’âme. Or, les archéologues ne travaillaient pas avec des bulldozers, mais avec des truelles ; donc, le crayon pour moi. Mais j’ai vite réalisé tout ce que l’ordinateur m’apportait, notamment la possibilité de voir mon texte sur deux pages — ce qui permet une vue d’ensemble du poème, d’en suivre la logique et d’entendre sa musicalité.

Je montre mon texte à mon amoureux, j’en parle ; je lui demande parfois son avis. Et quand nous discutons, peu importe le sujet, je l’arrête parfois de parler pour lui voler des mots qui m’accrochent et qui viendront enrichir ma thématique. À ce jour, je n’ai jamais reçu de mise en demeure pour ce rapt !

Face à la date d’échéance, c’est la terreur des coquilles qui s’installe.

Un ouvrage particulièrement marquant pour vous ?

L’homme rapaillé, de Gaston Miron. Je l’avais déjà lu plus jeune, mais c’est au début de la quarantaine qu’il est venu me chercher. C’est là que mon désir de transcender certaines douleurs par la poésie est né. J’ai alors écrit mon premier livre, Je n’ai plus de cendre dans la bouche, publié en 1980 et réimprimé en 1981. J’avais 42 ans. J’ai changé mon prénom, Ginette, pour celui de Julie. Depuis, j’ai publié une douzaine de titres, dont neuf en poésie. 

Qu’est-ce qui vous inspire ?

La révolte et l’indignation, le questionnement du rapport amoureux, la tentation de l’ailleurs et la mort sont les thèmes qui m’habitent je dirais en permanence.

Deux auteurs (québécois et étranger) avec qui vous prendriez le thé ?

Mario Brassard, pour sa façon d’écrire le monde. Pour Le livre clairière et le bouleversant livre jeunesse La saison des pluies où, justement, il aborde la question de la mort avec son touchant personnage.

Si elle vivait encore, Marguerite Duras. Pour son écriture fabuleuse, ses silences et son cri. Pour ses thèmes audacieux, scandaleux. Parce qu’elle a fait à sa tête.

D’après vous, quelle est l’idée la plus fausse qu’on puisse se faire au sujet d’un écrivain ?

Qu’il ne fait rien de significatif dans la vie.

Qu’est-ce que cela vous fait de voir votre travail remarqué par les Prix littéraires du Gouverneur général ?

Compte tenu de mon âge, j’y vois là une certaine reconnaissance de mon travail de création depuis 35 ans. Le fait que ce soit Mémorial pour Geneviève et autres tombeaux qui soit mis en nomination m’émeut particulièrement…

Un thème à aborder dans une prochaine œuvre ?

Je répondrai en vous donnant le titre de travail du manuscrit en chantier : Le Bonheur cet illusionniste : Fable poétique. 

Quel est l’avenir du livre, selon vous ?

Fragile pour le livre papier. Quant à l’avenir du livre numérique, il aurait le vent dans les voiles. Mais je me demande si, à la longue, on ne va pas s’ennuyer du bonheur de tenir un livre entre ses mains, de l’odeur de l’encre, du plaisir sans cesse renouvelé d’enrichir sa bibliothèque de livres témoignant de sa quête de sens.

Votre relation avec vos lecteurs ?

J’aime les rencontrer. Souvent, leurs commentaires me font voir des aspects singuliers de mon livre.

* * *

Les Prix littéraires du Gouverneur général sont administrés et financés par le Conseil des arts du Canada. »

Vous pouvez également consulter l’article de M. Pierre Duchesneau dans L’actualité.

———–

Voici des extraits de Mémorial pour Geneviève et autres tombeaux lus par Julie Stanton. Un hommage de la poète à la mémoire de sa fille décédée de la sclérose en plaques, présenté à l’émission Univers francophone diffusée sur les ondes de CKRL, à Québec, et animée par Denys Lelièvre à l’occasion du Printemps des poètes, en mars 2014.

Trame musicale :

1. Mozart – Duo for violin and viola no. 1, KV 423 (2/3)
2. Je respire – Gérard Berliner
3. Soir d’hiver – Monique Leyrac
4. Je ne veux pas te dire adieu – Frida Boccara
5. Si Dieu existe – Claude Dubois
6. Le cœur est un oiseau – Richard Desjardins
7. Aimer c’est plus que vivre – Gérard Berliner
8. Où s’en vont mourir les rêves – Éva
9. Recueillement – Léo Ferré
10. L’oiseau de paradis – Marie-Jo Thério

GG

©Agence Littéraire Laëns 2014

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