Venez rencontrer Martyne Pigeon au Salon International du Livre de Québec. Elle vous dédicacera La boîte à monstre et Il pleut des pachydermes (Boomerang Éditeur) deux romans pour premiers lecteurs.
Où ? Au kiosque 152.
Quand ? Jeudi de 19h à 20h30, vendredi de 19h à 20h30, samedi de 11h30 à 13h et dimanche de 14h30 à 16h..
Venez rencontrer Julie Stanton au Salon International du Livre de Québec. Elle vous dédicacera Mémorial pour Geneviève et autres tombeaux (Heures bleues) pour lequel elle a été finaliste aux Prix littéraires du Gouverneur Général dans la catégorie Poésie.
Où ? Au kiosque 153.
Quand ? Mercredi de 18h à 21h, jeudi de 16h à 20h30 et vendredi de 15h à 18h.
Vous pourrez également la rencontrer et l’entendre en lecture lors de la soirée Québec, la muse : Jazz et poésie, produite par Gaston Bellemare en collaboration avec le Festival international de poésie de Trois-Rivières aux côtés de Côme Lachapelle, Catherine Fortin, Henri N’Koumo et Rodney Saint-Eloi. Les poètes seront accompagnés en musique par le Trio Michel Côté.
Les ateliers d’écriture sont de retour. L’Agence Littéraire Laëns vous propose quatre ateliers dans une atmosphère conviviale et professionnelle.
Atelier 1 : À partir de jeux d’écriture et d’outils créés à l’agence, donnez vie à un personnage principal et à des personnages secondaires. Quand ? Samedi 9 mai de 10h à 16h. Notez que suite à l’atelier 1, l’Agence Littéraire Laëns vous offre deux heures d’accompagnement individuel sur le texte et les fiches créés lors de cette séance. Clôture des inscriptions : le samedi 2 mai à 10h.
Atelier 2 : L’intrigue. À partir du texte et des fiches créés lors de l’atelier 1 et à l’aide de nouveaux jeux d’écriture et d’outils, bâtissez l’intrigue de votre roman. On évite la langue de bois et on vise l’efficacité. Pour qui ? Cet atelier est réservé aux participants de l’atelier 1. Quand ? Samedi 16 mai de 10h à 16h. Notez que suite à l’atelier 2, l’Agence Littéraire Laëns vous offre deux heures d’accompagnement individuel sur le texte et les fiches créés lors de cette séance. Clôture des inscriptions : le samedi 2 mai à 10h.
Atelier 3 : L’atmosphère et la voix. Plus que l’histoire de votre roman, son atmosphère et votre voix laissent une empreinte sur le lecteur. À partir des travaux réalisés dans les ateliers précédents et à l’aide de nouveaux jeux d’écriture et d’outils, apprenez à doter votre roman d’une atmosphère qui lui sera particulière et à affirmer votre voix. Pour qui ? Cet atelier est réservé aux participants de l’atelier 2. Quand ? Samedi 23 mai de 10h à 16h. Notez que suite à l’atelier 3, l’Agence Littéraire Laëns vous offre deux heures d’accompagnement individuel sur le texte et les fiches créés lors de cette séance. Clôture des inscriptions : le samedi 2 mai à 10h.
Atelier 4 : Les clés de la réécriture. Cet atelier est réservé aux auteurs qui ont achevé l’écriture du premier jet d’un roman. Quand ? Samedi 13 juin de 10h à 16h. Clôture des inscriptions : le samedi 23 mai à 10h.
Pour plus de renseignements sur les ateliers d’écriture (tarif, inscription et déroulement), contactez-moi à l’adresse suivante : info@agencelitterairelaens.net. Veuillez noter que pour plus d’efficacité les places sont limitées.
Si développer le personnage principal de votre roman est primordial, il faut aussi lui donner vie. Les figurants et les personnages secondaires vont vous y aider. Même si leurs rôles sont moindres voire mineurs en ce qui concerne l’intrigue, ils sont déterminants quant à la vraisemblance des situations et celle de votre personnage principal. Vous devez leur accorder une grande attention au moment de bâtir votre roman.
Les figurants
À moins que votre histoire se déroule dans un univers clos, votre personnage principal est entouré de nombreuses personnes qui n’ont pas d’importance pour l’histoire. Elles font partie de son milieu de vie, de son paysage. Ce sont les figurants, ceux dont la présence est nécessaire pour donner une impression de réalisme. Ils jouent un rôle passif, qui n’influence pas directement le cours du récit. Mais ils peuvent révéler une facette d’un de vos personnages principaux. Le narrateur ne les nomme pas nécessairement.
Pour que ces figurants se fondent dans le décor, vous pouvez avoir recours à des stéréotypes. Un stéréotype est un personnage typique. Il fait ce que les lecteurs en attendent. Par conséquent, ils ne s’attachent pas à lui. Cela peut être l’étudiant fauché qui vit au sous-sol de l’immeuble, avec plus de culture que d’esprit pratique, la militante écologiste qui se lance dans une conférence sur le recyclage lorsque votre personnage principal la croise dans un couloir, le concierge qui connaît les habitudes de tout le monde, etc.
Si vous considérez qu’un stéréotype ne rend pas justice à un personnage, vous pouvez le particulariser. Mais au moment où vous le faites, vous obtenez un personnage unique, qui attirera l’attention des lecteurs.
Les personnages secondaires
Tous les personnages secondaires n’ont pas la même importance. Si un personnage secondaire ne doit pas attirer l’attention des lecteurs, il ne devrait pas jouer un rôle continu dans l’histoire. Son individualité va créer une ambiance, ajouter de l’humour, rendre le milieu plus intéressant ou plus complet. Un personnage secondaire doit créer des mises en situations qui permettent de faire évoluer l’intrigue et le personnage principal. Il cherche à lui venir en aide ou au contraire à lui nuire.
Par un effet de contraste, il illumine un trait de caractère de votre personnage principal. Watson fait ressortir l’intelligence de Holmes, Ron Weasley le courage de Harry Potter. Que serait Jean Valjean sans Javert ? Ou Séraphin Poudrier sans Donalda ?
Lorsque vous faites intervenir un personnage secondaire pour la première fois, souvenez-vous qu’une brève description, une scène d’action ou un dialogue sont plus efficaces qu’une biographie.
Pour créer de tels personnages — dont on se souvient immédiatement — vous pouvez leur donner un petit côté excentrique, exagéré ou des troubles obsessionnels. Le personnage secondaire excentrique permet d’introduire de l’humour et un effet miroir. Une autre manière de créer un personnage secondaire est de grossir un trait de caractère. Évitez toutefois de tomber dans la caricature. Tous vos personnages doivent être vraisemblables.
Les lecteurs vont classer inconsciemment les personnages par ordre d’importance. Les personnages secondaires ne doivent pas attirer les projecteurs; mais s’ils sont sans intérêt, ils n’ont aucune place dans votre roman. Tout est une affaire de dosage. Par conséquent, votre roman ne devra jamais comporter des personnages qui ont tous la même importance.
Mon réviseur, mon ego et moi : cela pourrait être le titre d’un livre ou d’un film, une relation triangulaire qui finirait mal. Ou pas. Mais c’est avant tout la réalité vécue des auteurs (et symétriquement de leurs réviseurs, directeurs littéraires, agents, etc.). Voici un billet de Mylène Gilbert-Dumas que je reproduis ici dans son intégralité avec son aimable autorisation, et paru lundi dernier sur son blogue : Une doyenne, une sorcière et un caniche.
« Mon réviseur, mon ego et moi
Imaginez 300 pages de ce genre-là !
Pour certains auteurs, c’est lire le rapport de la direction littéraire qui est le plus difficile. Dans leur cas, ce que je décris dans ce billet s’applique au directeur littéraire.
Pour d’autres, comme moi, le plus dur consiste à passer au travers d’un manuscrit barbouillé d’un bout à l’autre de commentaires et de corrections, c’est-à-dire constater le travail que mon réviseur a fait sur mon roman.
Quand arrive ce passage obligé vers la publication de mon manuscrit, mon ego souffre.
Par bonheur, depuis que VLB éditeur est passé à l’ère du numérique, je n’ai plus à m’arracher les yeux pour déchiffrer ce qui est griffonné dans la marge. Jusqu’à Yukonnaise, chez mon éditeur, on travaillait sur papier, avec crayon de plomb et stylo rouge. Avec une correction au plomb, il y avait toujours moyen de moyenner. Avec le rouge, jamais.
Aujourd’hui, on travaille en «suivi des modifications» dans Word. Petit miracle de la technologie, cette fonction du logiciel permet d’écrire lisiblement des commentaires dans la marge et de corriger les erreurs directement dans le texte. Une belle avancée technologique.
C’est pas mieux pour l’ego, cependant.
Comme l’a dit un jour un éditeur de mes amis, matcher un auteur avec un réviseur relève d’une épreuve olympique. Quand on forme enfin un couple qui se comprend et qui s’aime (Oui, oui ! C’est important l’amour, ici.), on fait le max pour que ces deux-là travaillent ensemble le plus longtemps possible.
Ça fait deux romans que je suis en amour avec mon réviseur, même si c’était pas le même réviseur pour les deux romans. Le bonheur, pour moi, consiste à lire les commentaires et à m’écrier :
— Ouiiiiiiiiiiii !!! Il a compris ce que je veux dire !
— Yéééééééééé !!! Il a compris comment j’écris !
Je me pâme comme ça pendant une semaine et j’accepte presque toutes les suggestions de mon réviseur.
Je n’ai toutefois pas toujours été aussi enthousiaste devant mes textes révisés. Il y a eu des romans dans ma vie où j’avais juste envie de me rouler en boule dans un coin pour pleurer en me répétant à quel point j’étais poche puisque mon réviseur avait écrit partout partout pis réécrit partout ailleurs comme si c’était encore possible d’en rajouter une couche.
Voyez-vous, mon ego, il est comme tous les ego. Il n’aime pas qu’on lui dise :
— Tu as fait une faute ici, une autre là, une troisième ici !
— T’as pas le droit d’écrire ça.
— Ce mot-là est un anglicisme. En français on dit…
— Cette formulation-là est calquée sur l’anglais, en français il faut écrire…
— Trop lourd. Reformuler.
— Confus. Reformuler.
— Se lit mieux de cette manière-ci.
— Se lit mieux de cette manière-là.
Etc.
Mon ego, quand il ouvre le fichier de réviseur, il monte aux barricades. Dès la première correction, il fourbit ses armes en criant : T’as rien compris !
Mais voilà. Mon ego, c’est pas lui l’écrivain. Mon ego, c’est l’animal persuadé qu’il est bon, qu’il est fin et qu’il est capable tout seul. Et il est convaincu qu’il a raison pis que les autres sont dans le champ.
Comme écrivain à l’ego blessé, donc, j’ai longtemps pleuré en lisant les corrections de mon réviseur et je sais maintenant qu’il s’agissait de souffrance inutile pour deux raisons.
1. Souvent, le réviseur n’était pas fait pour moi. Vous savez, j’écris dans une langue très simple des textes qu’on peut lire à voix haute. J’insiste pour que le rythme respecte ma musique interne, celle qui hypnotise le lecteur. Si vous m’associez un réviseur un tantinet trop littéraire (ou persuadé qu’il aurait écrit ce roman mieux que moi), on ne s’entendra pas.
2. J’ai compris que l’inspiration est peut-être divine, mais que le canal, lui, est faillible. (Je pense que c’est Victor Hugo qui a dit ça.)
Je sais jusque dans mes tripes que les histoires et les images qui naissent dans ma tête sont merveilleuses. Pour moi, elles sont claires, mais elles ne le sont pour personne d’autre parce qu’il n’y a pas de mots dessus. Il n’y a que l’esprit de l’image ou l’esprit de l’histoire. Pour les rendre accessibles aux autres, il faut les mettre en mots. Je deviens donc le canal par lequel ces images et ces histoires seront communiquées au Monde. Et là, mesdames et messieurs, il y a de l’obstruction. Il y a des parasites. Ça griche et ça distorsionne. Je suis faillible parce que je suis un être humain. Je n’ai pas tous les talents et j’ai des faiblesses à n’en plus finir.
L’expérience m’a rendue meilleure pour traduire sur papier ce qui s’agite dans ma tête. Je dis meilleure et non pas parfaite. Je ne pense pas qu’on puisse rendre à la perfection ce qui bouillonne dans l’esprit créateur. C’est insaisissable. Il y a trop de mouvements, et les angles sont arrondis au point qu’on ne sait par quel bout prendre l’idée.
Et mon ego, là-dedans ? Ben j’ai appris au fil des ans à le faire taire en lui servant un argument béton : Si mon réviseur n’a pas compris, mon lecteur ne comprendra pas non plus.
Bref, le travail du réviseur (et du directeur littéraire), c’est de rendre accessible au public visé les bijoux nés de l’imagination de l’artiste. Il n’est pas un ennemi et il n’est pas un supérieur. On travaille ensemble parce que deux cerveaux valent mieux qu’un dans ce domaine.
Quand chacun a saisi ça, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Et moi, par la suite, au moment d’ouvrir des bulles, je ne le fais plus avec le soulagement qui suit un calvaire, mais avec la satisfaction du travail bien fait. »
Les romans contemporains comportent beaucoup de dialogues (ceux destinés au grand public en contiennent souvent 40 % et plus), qui peuvent poser des difficultés d’écriture. Rédiger un bon dialogue n’est pas simple.
Un dialogue doit-il être le fidèle reflet d’une conversation réelle ?
La plupart des conversations de la vie quotidienne ne présentent en elles-mêmes aucun intérêt dramatique. Elles sont constituées de salutations, de banalités. Elles ont une vertu sociale. Les gens hésitent, se répètent, cherchent leurs mots, font des fautes grammaticales. Ce genre d’échanges n’a aucune raison d’être dans un roman. À part de rares exceptions, transcrire des conversations réelles ne saurait garantir de bons dialogues. Au contraire.
Trois raisons pour inclure un dialogue dans un roman :
1- Le dialogue doit faire avancer l’intrigue.
2- Le dialogue doit révéler le caractère de vos personnages.
3- Le dialogue doit fournir des informations pertinentes. La frontière est mince entre révéler des faits importants et ennuyer le lecteur avec des détails. Ne laissez pas vos personnages «bavarder» dans un dialogue. Lisez le vôtre à haute voix. Votre langue va trébucher sur tous les mots inutiles. Retirez-les. Si nécessaire, ayez recours à un court résumé dans un discours rapporté de manière indirecte.
L’action soutient la parole (et vice versa)
Rappelez-vous que les gens ne font pas qu’user de mots quand ils interagissent. Ils font des choses, se déplacent et utilisent leur langage corporel — intentionnellement ou non. Des amis marchent ou boivent du café pendant qu’ils échangent, un cadre d’entreprise compulse un dossier tout en parlant à sa secrétaire, un patient se frotte les mains lorsqu’il se confie à son psy, une femme va se passer la main dans les cheveux quand elle veut séduire son interlocuteur, etc. Des personnages crédibles ne sont pas que des voix, ils doivent agir pendant qu’ils parlent et peuvent avoir des tics : jouer avec une pièce de monnaie, fumer une cigarette lors d’une conversation stressante…
Si vous faites agir vos personnages pendant un dialogue, évitez d’abuser des participes présents. Ils alourdissent le texte et ralentissent le rythme.
Dire ou ne pas dire, là est la question
Les auteurs devraient ignorer les nombreux billets de blogue, les conseils d’écriture qui suggèrent 50 mots à utiliser au lieu de «dit». « Dit » est parfait. Il montre au lecteur qui parle, et maintient son attention sur le dialogue. Lorsque les personnages marmonnent, ricanent, hésitent, informent, pleurent, ahanent, grognent, pouffent, geignent, halètent, susurrent, murmurent, crient, tout cela sur deux pages de dialogue, c’est non seulement irritant pour le lecteur mais l’auteur paraît ridicule. La ponctuation et les conventions typographiques garantissent un résultat plus efficace.
Et si vos personnages sont facilement identifiables dans le langage qu’ils emploient, leurs gestes, vous n’aurez même plus à préciser qui dit quoi (sauf dans les conversations à trois personnages et plus).
Accents, expressions et dialectes
On doit pouvoir reconnaître un personnage à sa manière de s’exprimer. Utilisez un registre de langue choisi en fonction du personnage qui parle (son origine sociale, son histoire, sa réalité culturelle, ses émotions, etc.). Privilégiez les expressions particulières plutôt que des mots mal orthographiés. Sachez en user avec prudence : si un personnage répète la même expression toutes les trois lignes, il va lasser le lecteur. Pour marquer l’origine étrangère d’un personnage, vous pouvez lui faire employer un ou deux mots étrangers. Mais rien qui nécessite l’utilisation d’un lexique.
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Ces conseils ne sauraient garantir la réussite de vos dialogues. Il faut aussi créer un équilibre avec la narration. Et d’autres facteurs entrent alors en jeu. Ce billet vous offre des lignes directrices générales. À vous de juger et de transposer ce qui convient à ce que vous écrivez.
Félicitations à Martyne Pigeon qui vient d’obtenir la résidence d’écriture de la Maison Félix-Leclerc de Vaudreuil du 15 février au 15 mars 2015 !
Martyne est publiée aux éditions Boomerang, dans la collection « C’est la vie ! » sur le thème de la différence, mais aussi aux éditions Astéroïde en format numérique. Sa poésie est diffusée dans la revue de création littéraire Lapsus ainsi que dans le fanzine culte Horrifique. Martyne Pigeon mène plusieurs projets d’écriture de front, dont un recueil de poèmes, un roman pour jeunes adultes et deux autres romans pour la collection « C’est la vie ! »
La collection : C’est la vie ! est une série de romans illustrés, écrits en gros caractères, pour les lecteurs débutants portant sur des thèmes de la vie quotidienne que vivent les enfants ou un de leurs proches (différences, problèmes de comportement, séparation, famille reconstituée, garde partagée, divorce, école, vie sociale, etc.). Chaque roman est illustré et se termine par un glossaire et des quiz accompagnés d’un solutionnaire. De plus, un jeu complémentaire est offert sur Internet.
Titres disponibles :
La boîte à monstre (Illustrations de Raymond Parent), Boomerang Éditeur, 48 p., ISBN 978-2-89709-017-3, 12.95 $. Dès 7 ans
Il pleut des pachydermes (Illustrations de Raymond Parent), Boomerang Éditeur, 48 p., ISBN 978-2-89709-018-0, 12.95 $. Dès 7 ans
Julie Stanton, finaliste aux Prix littéraires du Gouverneur général 2014 dans la catégorie «Poésie» pour Mémorial pour Geneviève et autres tombeaux (Éditions Les Heures bleues), est heureuse de vous convier à une rencontre-signature lors du Salon du Livre de Montréal.
Le vendredi 21 novembre de 18h à 20h et le samedi 22 novembre de 14h à 16h
Voici un article écrit par Mylène Gilbert-Dumas, que je reproduis ici avec son aimable autorisation, et paru jeudi dernier sur son blogue : Une doyenne, une sorcière et un caniche. Elle y partage son expérience avec la maison d’édition La Courte Échelle.
« Mes aventures avec La courte échelle
Aujourd’hui, je devais vous parler des toilettes publiques à Tokyo (Oui, oui ! J’ai des choses à dire là-dessus pour vrai !). J’ai décidé de reporter ça à la semaine prochaine parce que j’ai lu cet article de La Presse de mercredi sur les déboires financiers de La Courte Échelle pis que j’ai envie de déchirer ma chemise sur mon blogue. Lecteurs, soyez avertis.
Sachez premièrement que je sais de quoi je parle. J’ai publié à La Courte Échelle de 2004 à 2009. Grâce à la confusion qui régnait déjà au sein de cette maison d’édition, la responsable a fini par me proposer, après quelques séances de négociation avec mon agent, une licence de 5 ans pour mon roman Mystique. On en demandait une de dix ans. Allez donc comprendre ! Je ne me suis pas opposée à cette offre, vous l’imaginez, mais je n’aurais jamais imaginé à quel point la vie venait de me faire un cadeau.
Dès le début c’est mal allé. Non seulement on ne m’a jamais demandé mon avis pour la couverture, mais j’ai vu mon roman pour la première fois dans une librairie. Je ne savais même pas quand il sortait ! Je vous laisse imaginer ma surprise quand j’ai lu, à la page 3, la biographie (la mienne !) qu’on avait écrite sans m’en parler.
On ne m’a pas davantage donné la quantité du premier tirage. Et puis un jour, j’ai réalisé que mon roman avait été réimprimé en comparant la couverture de deux exemplaires. J’ai téléphoné au bureau pour me faire répondre qu’on n’avisait jamais les auteurs quand il y avait des réimpressions. On n’avait pas que ça à faire, quand même !
Il m’était donc impossible de savoir combien de livres étaient en circulation. Impossible, aussi, de vérifier même au pif le contenu de mon relevé de droits d’auteur. Ce relevé, d’ailleurs, était tellement illisible que même mon agent, qui a un MBA, n’y comprenait rien. Et quand il a posé des questions concernant certaines colonnes de chiffres qui n’avaient aucune cohérence, la responsable lui a répondu de ne pas tenir compte de ces colonnes. Parfois, la vente d’un exemplaire me rapportait 1, 50 $. Parfois, 0, 25 $. La différence était importante, mais jamais justifiée.
Pas une fois pendant les cinq années que j’ai passées à La Courte Échelle je n’ai été payée à temps. Même que souvent, j’ai dû envoyer des lettres recommandées. Même que j’ai dû demander l’intervention de l’Uneq dont le président à l’époque publiait lui aussi à La Courte Échelle. Étrangement, pendant trois années consécutives, mes redevances s’élevaient au même montant. À la cenne près !
À force de chialer et d’envoyer des lettres, j’ai reçu des chèques postdatés de trois mois pour un montant de 1000 $. Mille dollars ! Même moi, qui travaillais à mon compte comme écrivaine, j’étais capable de faire un chèque de mille piastres sans avoir à le postdater !
Finalement, six mois avant la fin de la licence, j’ai envoyé à La Courte Échelle un avis de non-renouvellement de la licence, et on a mis un terme à notre relation d’affaires.
Je pensais sérieusement que c’était réglé et j’ai pris une entente avec Soulières éditeur. Mais voilà qu’au Salon du livre suivant, La Courte Échelle vendait encore des exemplaires de mon roman… sans me payer la moindre redevance. Il a fallu une mise en demeure pour que la balance des stocks soit pilonnée et que mon roman soit enfin libre de refaire sa vie ailleurs.
Pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce que quand mon agent a appris la faillite de La Courte Échelle, son premier commentaire a été: «Wow ! Ça en a pris du temps !»
C’est vrai que La Courte Échelle est la maison d’édition qui a bercé d’histoires et d’images l’enfance de bien des Québécois. Sauf qu’il s’agissait d’une autre Courte Échelle parce que, dans ce temps-là, elle payait son monde.
Toutes mes pensées vont aux auteurs et aux illustrateurs pris dans le litige, ceux qui non seulement ne touchent pas leurs redevances, mais dont les livres sont, en plus, prisonniers de la faillite. Parce que ces auteurs ne possèdent pas les droits de leurs romans. Ces droits appartiendront à l’entreprise qui rachètera La Courte Échelle, avec sa dette.
Je pense tous les jours à vous, chers collègues, et je me dis, bien égoïstement, il est vrai, que je l’ai échappé belle. »
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Si la plupart des maisons d’édition sont dignes de confiance, certaines profitent de l’inexpérience des auteurs. Avant de signer un contrat, il est recommandé de le faire lire par un agent littéraire. Pour soumettre tout problème de contrat, veuillez cliquer ici.
Julie Stanton est finaliste aux Prix littéraires du Gouverneur général 2014 dans la catégorie «Poésie» pour Mémorial pour Geneviève et autres tombeaux (Éditions Les Heures bleues). À cette occasion, Pierre Duchesneau a fait une entrevue avec elle et en a tiré un portrait de la poète, paru le 31 octobre dans « L’actualité », et qu’il m’a gentiment permis de reproduire ici. Suivent des extraits de Mémorial pour Geneviève et autres tombeaux lus par Julie Stanton et présentés à l’émission Univers francophone diffusée sur les ondes de CKRL à Québec, et animée par Denys Lelièvre à l’occasion du Printemps des poètes en mars 2014.
Raconte-moi un auteur : Julie Stanton
«Quel est votre rituel d’écriture ? Avec quel auteur prendriez-vous le thé ? Quel est l’ouvrage qui vous a marqué ? L’actualité a demandé aux finalistes des Prix littéraires du Gouverneur général de parler de leur métier… et de ce qui les inspire. Julie Stanton, finaliste dans la catégorie «Poésie», s’est prêtée à l’exercice.
Comment est né le désir d’écrire chez vous ?
Un jour, j’ai entendu le poète Claude Beausoleil dire que le goût d’écrire lui était venu de l’exclusion. Natif du quartier Saint-Henri, à Montréal, il faisait allusion à la différence de classe. Et j’ai alors réalisé que moi aussi, c’est en quelque sorte l’exclusion qui m’a amenée à me retirer en moi-même pour écouter mes voix intérieures et plonger dans les mondes imaginaires.
À la préadolescence, je suis devenue assez boulotte et je n’aimais pas me mêler aux autres, préférant m’isoler des heures entières dans la lecture — particulièrement lors de mes visites chez ma grand-mère, où il y avait une vaste lingerie avec un puits de lumière. J’y passais des heures avec les livres de Berthe Bernage. Déjà, je savais que je voulais écrire. Ma première petite histoire parlait d’une mignonne souris… qui avait osé affronter le monde. Elle a été publiée dans Le Soleil, à l’intérieur du Courrier de l’oncle Nic, tenu par la journaliste Renaude Lapointe (devenue, plus tard, sénatrice). J’avais une dizaine d’années. La route était tracée…
Par la suite, j’ai lu Saint-Exupéry et plusieurs mystiques comme Bernanos, Léon Bloy, Pierre Teilhard de Chardin, Jacques et Raïssa Maritain. Je n’avais pas 15 ans! Je n’y comprenais rien, sinon une sorte d’élévation. Je voulais devenir carmélite… et aussi être mère ! Je me suis mariée. J’ai eu quatre enfants, dont Geneviève, mon aînée. À mon insu, ces lectures ont nourri ma quête de poésie.
Quel est votre rituel d’écriture ?
J’écris la nuit. Couchée autour de 20 h 30, je me lève vers 1 h 30 et j’écris jusqu’à environ 6 h, dans le silence le plus profond. Le jour, je corrige… ou je cherche désespérément un mot ! Que je marche, que je nage ou que je cuisine, je cherche ce mot jusqu’à l’obsession.
J’ai déjà rédigé certains livres sur fond de musique grégorienne. Maintenant, oui, je préfère le silence. Et, lorsque possible, la solitude presque totale. Ainsi, Mémorial pour Geneviève et autres tombeaux a été écrit à l’Isle-aux-Grues, entre juillet et décembre 2012 ; seule, au milieu du fleuve, mais sachant que les gens de la communauté étaient là si une situation particulière nécessitait de faire appel à leur soutien.
Lorsque l’ordinateur est arrivé dans ma vie, j’ai clamé que jamais, mais jamais je ne créerais sur ce bidule, car écrire de la poésie, pour moi, c’était faire l’archéologie de l’âme. Or, les archéologues ne travaillaient pas avec des bulldozers, mais avec des truelles ; donc, le crayon pour moi. Mais j’ai vite réalisé tout ce que l’ordinateur m’apportait, notamment la possibilité de voir mon texte sur deux pages — ce qui permet une vue d’ensemble du poème, d’en suivre la logique et d’entendre sa musicalité.
Je montre mon texte à mon amoureux, j’en parle ; je lui demande parfois son avis. Et quand nous discutons, peu importe le sujet, je l’arrête parfois de parler pour lui voler des mots qui m’accrochent et qui viendront enrichir ma thématique. À ce jour, je n’ai jamais reçu de mise en demeure pour ce rapt !
Face à la date d’échéance, c’est la terreur des coquilles qui s’installe.
Un ouvrage particulièrement marquant pour vous ?
L’homme rapaillé, de Gaston Miron. Je l’avais déjà lu plus jeune, mais c’est au début de la quarantaine qu’il est venu me chercher. C’est là que mon désir de transcender certaines douleurs par la poésie est né. J’ai alors écrit mon premier livre, Je n’ai plus de cendre dans la bouche, publié en 1980 et réimprimé en 1981. J’avais 42 ans. J’ai changé mon prénom, Ginette, pour celui de Julie. Depuis, j’ai publié une douzaine de titres, dont neuf en poésie.
Qu’est-ce qui vous inspire ?
La révolte et l’indignation, le questionnement du rapport amoureux, la tentation de l’ailleurs et la mort sont les thèmes qui m’habitent je dirais en permanence.
Deux auteurs (québécois et étranger) avec qui vous prendriez le thé ?
Mario Brassard, pour sa façon d’écrire le monde. Pour Le livre clairière et le bouleversant livre jeunesse La saison des pluies où, justement, il aborde la question de la mort avec son touchant personnage.
Si elle vivait encore, Marguerite Duras. Pour son écriture fabuleuse, ses silences et son cri. Pour ses thèmes audacieux, scandaleux. Parce qu’elle a fait à sa tête.
D’après vous, quelle est l’idée la plus fausse qu’on puisse se faire au sujet d’un écrivain ?
Qu’il ne fait rien de significatif dans la vie.
Qu’est-ce que cela vous fait de voir votre travail remarqué par les Prix littéraires du Gouverneur général ?
Compte tenu de mon âge, j’y vois là une certaine reconnaissance de mon travail de création depuis 35 ans. Le fait que ce soit Mémorial pour Geneviève et autres tombeaux qui soit mis en nomination m’émeut particulièrement…
Un thème à aborder dans une prochaine œuvre ?
Je répondrai en vous donnant le titre de travail du manuscrit en chantier : Le Bonheur cet illusionniste : Fable poétique.
Quel est l’avenir du livre, selon vous ?
Fragile pour le livre papier. Quant à l’avenir du livre numérique, il aurait le vent dans les voiles. Mais je me demande si, à la longue, on ne va pas s’ennuyer du bonheur de tenir un livre entre ses mains, de l’odeur de l’encre, du plaisir sans cesse renouvelé d’enrichir sa bibliothèque de livres témoignant de sa quête de sens.
Votre relation avec vos lecteurs ?
J’aime les rencontrer. Souvent, leurs commentaires me font voir des aspects singuliers de mon livre.
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Les Prix littéraires du Gouverneur général sont administrés et financés par le Conseil des arts du Canada. »
Vous pouvez également consulter l’article de M. Pierre Duchesneau dans L’actualité.
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Voici des extraits de Mémorial pour Geneviève et autres tombeaux lus par Julie Stanton. Un hommage de la poète à la mémoire de sa fille décédée de la sclérose en plaques, présenté à l’émission Univers francophone diffusée sur les ondes de CKRL, à Québec, et animée par Denys Lelièvre à l’occasion du Printemps des poètes, en mars 2014.
Trame musicale :
1. Mozart – Duo for violin and viola no. 1, KV 423 (2/3)
2. Je respire – Gérard Berliner
3. Soir d’hiver – Monique Leyrac
4. Je ne veux pas te dire adieu – Frida Boccara
5. Si Dieu existe – Claude Dubois
6. Le cœur est un oiseau – Richard Desjardins
7. Aimer c’est plus que vivre – Gérard Berliner
8. Où s’en vont mourir les rêves – Éva
9. Recueillement – Léo Ferré
10. L’oiseau de paradis – Marie-Jo Thério